guerre et gouvernance vues par Maupassant, et d'autres !

« Les hommes de guerre sont les fléaux du monde.

…En six mois, les généraux ont détruit vingt ans d’efforts, de patience, de travail et de génie.

Voilà ce qui s’appelle ne pas tomber dans le plus hideux matérialisme.

…Qu’ont-ils fait pour prouver même un peu d’intelligence, les hommes de guerre ? Rien.

Qu’ont-ils inventé ? Des canons et des fusils. Voilà tout.

…Puisque les gouvernements prennent le droit de mort sur les peuples, il n’y a rien d’étonnant à ce que les peuples prennent parfois le droit de mort sur les gouvernements.

Personne n’a le droit absolu de gouverner les autres. On ne peut le faire que pour le bien de ceux qu’on dirige.

Quiconque gouverne a autant le devoir d’évitr la guerre qu’un capitaine de navire a celui d’éviter le naufrage.

Quand un capitaine a perdu son bâtiment, on le juge et on le condamne s’il est reconnu de négligence ou même d’incapacité.

….Pourquoi ne jugerait-on pas les gouvernants après chaque guerre déclarée ? Pourquoi ne les condamnerait-on ps s’ils étaient convaincus de faute ou d’insuffisance.

Du jour où les peuples comprendront cela, du jour où ils feront justice eux-mêmes des gouvernements meurtriers, du jour où ils refuseront de se laisser tuer sans raison, du jour où ils refuseront de se laisser tuer sans raison, du jour où ils se serviront, s’il le faut, de leurs armes contre ceux qui les leur ont données pour massacrer, la guerre sera morte.

      « Gil Blas, 11 décembre 1883 »

La guerre franco-prussienne éclata en 1870.

Maupassant est engagé volontaire pour 7 ans.

Il fit campagne mais sans participer aux combats.

Début 71, il rentre dans l’Intendance militaire à Paris.

Le 1^er janvier 72, il est officiellement libéré.

Et il se proclame pacifiste.

(D’après « un autre Maupassant », de Sandrine de Montmort, éd.Scali)