La zone euro a décidé de doubler la capacité de prêt de son futur Fonds de soutien aux pays en difficulté, cherchant à rassurer les marchés sur sa capacité de réaction aux crises de la dette.
L’actuel dispositif est doté sur le papier de €440 milliards de garanties des États de la zone euro. Mais dans les faits, il ne dispose que d’environ €250 milliards, le reste devant être mis de côté pour obtenir des conditions de prêt attractives. Les Européens veulent également augmenter à €440 milliards la capacité de prêt effective du dispositif actuel.
Après une période d’accalmie depuis le plan de sauvetage accordé à l’Irlande fin 2010, l’inquiétude grandit à nouveau sur les marchés en raison de la longueur des négociations entre pays européens pour finaliser leur dispositif anti-crise, et des divergences qu’ils affichent sur les réponses à apporter.
Les taux obligataires portugais à 10 ans ont atteint 7,3% environ lundi contre 7,175% vendredi. Dans la matinée de jeudi, ils avaient atteint un plus haut historique en séance à 7,636%. Dans leur sillage, les taux espagnols se sont tendus, comme les taux irlandais.
Les marchés craignent que le filet de sécurité financier actuellement disponible dans l’Union monétaire ne suffise pas pour répondre à des crises de la dette au Portugal et en Espagne, voire en Italie ou en Belgique.
L’Allemagne, soutenue par d’autres pays bénéficiant des meilleurs notes de la part des agences de notation, conditionne toutefois son aide aux pays en difficulté à un renforcement très nette de la discipline commune, en terme de rigueur budgétaire et de réformes structurelles.