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Si fragile vous êtes
En cette vie
Dont vous aimeriez tenir
Licol
.
L’implacable vous largue
Dès votre première appréhension
Vous croyez détenir
Une extrémité du fil
Ténu
Il casse
.
Ce que vous prenez pour évidence
Se cache aux souterrains de l’imprévu
L’improbable ne vous laisse
Pas un instant d’apaisement
.
La vie est un cheval indomptable
Le pas ne laisse rien présumer
Du galop furieux
.
Une ruade
Vous voilà saignant
Entre deux sillons
De blé à peine germé
*
Chaque jour vous devez
Vous remettre à la tâche
Dans le façonnement de soi
Il n’est que vaine bataille
Votre refuge se loge
En obscures croyances
Vous oscillez entre lumière et ombre
Jamais ne trouvez repos
.
Manosque, 10 janvier 2011