Suite de la Part 1….
…Nous étions donc les acteurs d’un spectacle que nous ne maîtrisions pas !
Soudain, un gamin se mit à crier un nom, en montrant du doigt un petit homme se dirigeant vers nous. Je compris qu’il s’agissait du chef de village.
Il était vieux, petit, une machette à la main et portait sur son épaule du bois. L’accompagnaient 3 jeunes gaillards.
Je me dirigeai timidement vers lui pour lui demander l’hospitalité. À peine arrivée à sa hauteur, il jeta la machette et le bois au sol et me prit dans ses bras !
Cet homme qui ne m’avait jamais vu, qui ne savait pas d’où je venais, ce que je lui voulais me prit dans ses bras. J’en étais surpris et ému à la fois.
Je tentai de lui expliquer brièvement notre histoire, de me présenter en quelques mots et de lui demander s’il pouvait nous héberger cette nuit. Il parlait très peu le français, mais les 3 loustics qui l’accompagnaient parlant parfaitement le français nous servaient de traducteur.
Commença une discussion entre lui et moi en face de tout le village… le “show” avait intégré un nouveau personnage, le chef de village.
La nuit tombante, il chassa ses femmes d’une hutte pour nous y accommoder, ce qui ne nous mit pas franchement à l’aise. Nous ne demandions pas tant d’égard.
Nous voila dans une hutte en terre sèche de 3 à 4 personnes au confort le plus sommaire, mais dégageant une certaine magie et une hospitalité certaine.
Le soir même, le chef nous invita à partager son repas avec quelques adultes de son village.
Menu du soir : SINGE, une grande première pour nous deux et très bonne surprise pour ma part, ce qui était moins sûr de la part de mon ami américain
Lorsque je voyage je veux tout goûter ! quelque soit l’aliment. S’il y a des êtres humains qui se nourrissent de tels ou tels aliments, je veux et peux goûter. Cette curiosité m’a fait me délecter de tout, du singe aux insectes en passant par le cochon d’Inde. Et encore, je ne vous dis pas le menu du lendemain soir !! vous le découvrirez plus tard dans cette histoire !
Durant le repas il se mit à fixer mon ami avec des yeux méfiants, il me demanda s’il était mon ami et je lui répondis que oui. Il se leva et le prit dans ses bras et cria : “si c’est ton ami alors c’est mon ami aussi ”. Puis, il me montra dans le ciel l’étoile Polaire et me demanda si je savais ce que c’était. Un peu hésitant, car n’étant pas un grand spécialiste de l’astronomie je lui répondis, l’étoile Polaire…Il eut un léger sourire de satisfaction qui surgit de ses lèvres, l’air d’être heureux de m’apprendre, moi l’homme blanc venu de France, un secret ! Il me révéla que ce qui brillait dans le ciel n’était point une étoile, mais un satellite américain qui surveillait son pays. Faisant le type surpris et ravi de partager le secret avec lui je ne m’engageai pas sur le terrain glissant et délicat des relations africo-américaines pour ne pas mettre mal à l’aise mon ami américain. Je suis sûr que le chef crut un moment que cet américain était un espion de la CIA, ce qui explique sûrement l’inquiétude du chef vis-à-vis de son hôte “gringo” et son soulagement quand je lui confirmai qu’il était bien mon ami.
Pendant le repas, le chef n’arrêtait pas de faire référence à un prénom qui sonnait français, mais chaque fois je ne saisissais pas de qui il s’agissait… et puis à un moment je demandai au jeune fils (je suppose que c’était son fils) de me préciser qui était cette personne. J’appris qu’il y a 5 ans un français avait connu la même mésaventure que nous et qu’il avait passé quelques jours en leur compagnie. C’était d’ailleurs la dernière fois qu’ils avaient vu un homme blanc! De Robert (appelons-le ainsi !) je vais en entendre parler tout mon séjour. Et Robert par-ci et Robert par-là… il était devenu un être vénéré au village…je ne suis pas sûr qu’il le sache…de toute façon, nous avons sûrement pris sa place en tant qu’”homme blanc vénéré” heheheh!
À la fin du repas, le chef consulta ses “hommes” un instant puis vint vers nous avec une proposition inattendue :
“Demain, j’ai mes ”hommes” qui partent quelques jours dans la jungle, accompagnés de pygmées, pour chasser le singe pour le vendre au village le plus proche. Cela vous dit de les accompagner????”
Je répondis “oui” avant même d’avoir consulté mon ami….une opportunité comme celle-ci ne peut pas se rater!
Je traduisis à mon ami: “demain nous allons à la chasse aux singes” n’étant pas sûr de m’avoir bien compris, il me fit répéter, puis une fois sûr que je lui parlais bien de chasse aux SINGES il se mit à rire tout en me disant qu’il était partant!
Avant de m’endormir je jetai un oeil au “satellite américain” en lui disant “putain de bonne étoile, tu me les feras toutes!” et m’endormis en rêvant de ce que pouvait être une chasse aux singes accompagnés de pygmées…..
…À suivre…