Le 15 février 9h30 les habitants du bâtiment du 22 avenue Matignon seront fixés sur leur sort avec la décision du tribunal du 8ème. Risque d’expulsion dans la foulée ou le 16 au petit matin.
Point presse à 11h, rassemblement de soutien à 18h.
Depuis le 27 décembre 2010, une trentaine de membres du collectif Jeudi Noir (travailleurs précaires, étudiants et familles mal-logées) habitent au 22 avenue Matignon.
Le 15 février, ils sauront si la justice accorde au propriétaire AXA un titre d’expulsion. Comme explique Maxim, habitant des lieux, « c’est très probable, mais la vraie question, c’est est-ce que Axa demandera le concours de la force publique, est ce qu’ils assumeront d’expulser 30 personnes en plein hiver pour garder vide un bâtiment ».
Si cette réquisition citoyenne offre un répit au cœur de l’hiver, elle vise surtout à dénoncer l’indifférence du gouvernement vis-à-vis d’une crise du logement qui s’aggrave à mesure que se gonfle la bulle immobilière. Alors que le Gouvernement n’a d’autre réponse à apporter aux mal-logés que la répression renforcée par la loi LOPPSI2, la réquisition du 22 avenue Matignon prend encore plus de sens et devient le navire amiral d’une société qui refuse un gouvernement liberticide.
Les galériens continuent de croire en une convention de bail précaire pour réconcilier droit au logement et droit de ne rien faire de sa propriété. Mais quand on dit ne rien faire, on dit vraiment ne rien faire, en témoigne cette vidéo de septembre 2010 où un copropriétaire montre que le bâtiment était ouvert aux quatre vents :
http://www.dailymotion.com/video/xh0mq7_porte-ouverte-chez-axa_news
Peut-être que la Saint-Valentin réconciliera le gouvernement avec le droit d’avoir un toit.
Au quotidien, la force publique exerce toujours un blocus illégal et ridicule du bâtiment. Depuis le 7 janvier, la Préfecture assiège littéralement le bâtiment : après avoir bloqué l’entrée de nourriture pendant 48 heures, ce sont depuis deux semaines duvets, radiateurs et autres biens nécessaires au quotidien qui ne peuvent entrer. Chaque fois, ce sont d’interminables discussions pour laisser entrer dans le bâtiment un radiateur pour se chauffer, jusqu’aux tabourets ou… aux pommes ! A croire que la police n’a rien de mieux à faire…
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Jeudi-Noir «Galériens du logement” :
http://www.jeudi-noir.org/