Samedi 15 novembre 2008 – 14h53
Lieu inconnu
Vera émergea petit à
petit, sous le bruit du vent. En ouvrant les yeux, elle put découvrir des taches de lumière encore floues. Elle pencha la tête en avant, refermant ses yeux, et poussa un grognement de douleur
tout en expulsant quelques postillons. Une douleur intense émanait de son crâne. Elle resta quelques minutes dans cette position, le souffle fort, les yeux toujours fermés. Des larmes perlaient
au bout de ses cils. Elle se sentait nauséeuse, sûrement à cause de sa douleur à la tête.
Elle était assise, elle
avait chaud. Elle se sentait sale, transpirante, et avait les mains attachées. Ses liens lui faisaient mal. Ses doigts étaient engourdis, sa main gauche tenait sa main
droite.
Puis, après avoir légèrement repris ses esprits, elle décida d’ouvrir les yeux. Commençant à distinguer des choses, elle perçut un vieux
plancher poussiéreux de couleur vert foncé. La pièce semblait être plongée dans une semi-obscurité. Des taches de lumière étant visibles sur le sol, elle en déduisit que les murs devaient être
délabrés.
Des gouttes de sueur glissant jusqu’au bout de son nez tombèrent au sol, créant une tache sombre entre ses deux
pieds.
Non sans pousser un grognement, elle releva la tête, assez difficilement. En face d’elle, une porte, qu’elle distingua tout de suite grâce
aux faisceaux de lumière qui pénétraient tout autour de l’encadrement.
Sans réfléchir, avec un
mouvement des reins, elle tenta de déplacer la chaise. Elle ferma les yeux, laissa sa tête tomber, car la maintenir droite relevait de l’exploit, et réussit difficilement à décaler sa chaise.
Mais par à-coups, elle arriva devant la porte, au bout d’une minute.
Elle se mit bien droite en sa direction, et, dans un sursaut d’adrénaline, elle tapa de toutes ses forces avec son pied droit.
La porte ne faiblit pas. Elle réitéra l’expérience, deux fois, trois fois, sans succès. Elle tapa un dernier coup, et s’effondra en larmes.
Finalement, se disant
qu’elle n’avait pas de temps à perdre, elle reprit ses esprits et examina la pièce.
La porte était la seule
ouverture. Tout était comme le sol : d’une couleur vert marais infâme. Trois des quatre murs étaient parsemés de trous, laissant pénétrer quelques rayons de soleil. Le quatrième quant à lui,
semblait voisin à une autre pièce : les quelques trous qu’il possédait ne laissaient filtrer aucune lumière.
Elle s’approcha d’une
ouverture qui était à sa hauteur, et regarda à l’intérieur, mais elle ne vit rien. Elle abandonna, posant sa tête contre le mur, fermant les yeux, le souffle coupé. Puis, elle écouta les bruits
environnants.
Elle perçut le bruit qui l’avait réveillé : le vent s’engouffrant dans les perforations. Le bois craquait, mais, à part cela rien. Pas
un bruit de circulation, laissant supposer qu’elle était loin de la ville.
Tout en se demandant ce
que lui voulaient ces satanés hommes en noir, elle posa le côté droit de sa tête contre le mur.
Elle ferma les yeux
quelques secondes, sanglotant, puis, les rouvrant, vit une petite ouverture juste en face d’elle, qui aurait pu lui permettre de regarder au-dehors. Elle tenta de s’avancer, mais avant de pouvoir
s’exécuter, elle commença à se sentir de plus en plus faible. Finalement, elle s’évanouit.