Vik Muniz sculpte le déchet et redonne beauté à ce que le Brésil assimile à l’ordure…Ici, une femme et sa bassine sur la tête.
Si de loin, on y voit un classique dans le paysage et l’imagerie du tiers-monde, de près, le message est plus subtile. Un amas de déchets surplombe une silhouette imposante, celle de tante Irma, cuisinière du pauvre. Mais qui est-elle ? Irma, c’est La Mama de la plus grande décharge du Brésil qui mitonne des plats de fortune pour les trieurs de déchets. Vik Muniz, artiste du recyclage, a confectionné ce portrait géant à partir de tous les rejets de Rio, plastique, verre, métaux, pour le film de Lucy Walker : Waste Land. Le cliché de l’œuvre se vendant à prix d’or, l’artiste, un ex-pauvre, reverse ses gains aux forçats des dépotoirs comme le montre le film.
Le Synopsis
Toujours à la recherche de nouveaux sujets, l’artiste d’origine brésilienne Vik Muniz, qui vit à New York, décide de retourner dans son pays natal pour y réaliser un projet artistique d’envergure. Dans le plus grand dépotoir de la planète, le Jardim Gramacho, situé en banlieue de Rio de Janeiro, il photographie des « catadores », les ramasseurs de déchets qui vendent leurs trouvailles à des compagnies de recyclage. À partir de ces portraits, il crée des œuvres faites de déchets, avec l’aide des « catadores » qui lui ont servi de modèles. Cette expérience et cet éveil à l’art transformera à jamais la vie de ces hommes et de ces femmes en quête d’un peu de dignité.
Pour l’instant, ce film n’est prévu qu’en sortie aux États-Unis, et au Canada, à partir du 23 Mars. Pour l’Europe, hélas, seule la Grèce devrait révéler ce paysage peu ragoutant sur le grand écran. Ce filma remporté le Grand Prix au Festival International du Film d’Environnement, et il sera parmi les nominés aux Oscars 2011.