Sao Paulo (Brésil ), lundi. Ronaldo (avec son fils Alex) a annoncé qu'il mettait fin à sa carrière, peinant à retenir ses larmes. | AFP / Mauricio Lima
«Il y a quatre ans à Milan, j'ai découvert que je souffrais d'un problème, l'hypothyroïdie, qui ralentit le métabolisme et que, pour le contrôler, je devais prendre des hormones non autorisées dans le football, car elles sont considérées comme du dopage», a déclaré celui qu'on appelait «Il Fenomeno», lors d'une conférence de presse. L'hypothyroïdie est une insuffisance de la sécrétion de la thyroïde. «Beaucoup doivent regretter aujourd'hui d'avoir fait des blagues sur mon poids. Je n'ai aucune rancune contre personne», a-t-il ajouté, en peinant à retenir ses larmes.«Cette annonce est comme ma première mort»
«Jeudi, quand j'ai pris ma décision, j'avais l'impression d'être dans une unité de soins intensifs, en phase terminale. Cette annonce est comme ma première mort. C'est très dur d'abandonner quelque chose qui t'a rendu aussi heureux», a-t-il poursuivi. «Mon corps m'a lâché», a conclut le joueur des Corinthians. «La douleur me rongeait. Je ne pouvais penser à rien d'autres. La dernière année a été la pire, avec beaucoup de blessures», a poursuivi Ronaldo, entouré de ses fils Ronald (10 ans) et Alex (5 ans), qu'il a reconnu en décembre après un test ADN.
L'attaquant, opéré à trois reprises d'un genou en 1999, 2000 et 2008, avait repris avec les Corinthians en 2009, remportant la Coupe du Brésil et le championnat de Sao Paulo, mais en 2010, il a souffert de problèmes à un mollet, au pubis et aux adducteurs. «La Coupe du monde 2002 a été mon titre le plus important», a encore déclaré Ronaldo, meilleur buteur de ce tournoi, avec huit buts, dont deux en finale contre l'Allemagne. Cela lui avait valu son second Ballon d'Or après celui conquis en 1997.
Sur le plan sportif, il a surtout exprimé un regret, ne pas avoir remporté la Copa Libertadores, équivalent latino-américain de la Ligue des Champions, l'un des deux trophées qui manquent à son palmarès avec justement la compétition reine du Vieux continent. «Je souhaiterais présenter mes excuses pour avoir échoué dans le projet Libertadores», a-t-il déclaré.
Meilleur marqueur de l'histoire de la Coupe du monde avec 15 buts
Ronaldo concentre à lui seul tous les clichés du grand footballeur brésilien, avec ses hauts et ses bas: buteur de légende, coureur de jupons, blessures terribles. Rien à voir avec les dernières photos du joueur disponibles sur internet, le montrant bedonnant, boudiné dans son maillot des Corinthians, ayant du mal à courir, y compris pour féliciter ses partenaires quand ils viennent de marquer.
Ronaldo fut certes «gordo» ou «gordito» - le gros ou le petit gros - mais surtout «o fenomeno» le phénomène, alliant vitesse, adresse et puissance. Ronaldo Luiz Nazario de Lima, de son vrai nom, restera avant tout associé à la Coupe du monde, qu'il a remportée deux fois (en 1994, sans jouer, et en 2002 où il fut meilleur buteur) sur les quatre qu'il a disputées (avec les éditions 1998 et 2006). Il demeure d'ailleurs le meilleur marqueur de l'histoire en Coupe du monde avec 15 buts en trois éditions (4 en 1998, 8 en 2002 et 3 en 2006). Avec 62 buts pour 97 sélections, il figure juste derrière le dieu vivant Pelé dans la hiérarchie de la Seleçao.
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