La victoire dimanche en Irlande (25-22) n'a guère apporté de certitudes supplémentaires au XV de France, dont les nombreuses approximations à Dublin empêchent toute euphorie déplacée avant le choc du 26 février en Angleterre, grande favorite du Tournoi des six nations.
L'entraîneur français Marc Lièvremont avait déjà joué "les rabats-joie" dans les vestiaires dimanche après la victoire sur le XV du Trèfle. Le revisionnage du match ne l'a pas fait changer d'avis, bien au contraire.
"C'est bien d'aller à Twickenham avec deux victoires au compteur mais si on a les mêmes attitudes, c'est le point de bonus défensif qu'on va jouer au mieux, et encore un point de bonus défensif de 25 ou 30 points (encaissés, NDLR)", a-t-il déclaré, un brin provocateur, lundi en conférence de presse.
"Sans vouloir faire de l'intox en disant qu'ils sont favoris, car on a nos chances et quelques arguments à faire valoir, on ne peut pas se permettre de faire autant de fautes, d'avoir autant de déchet, de maîtriser aussi peu les évènements contre une équipe anglaise qui est en pleine bourre en ce moment, qui développe un très bon rugby avec de grosses individualités, qui a vraiment une fraîcheur physique et athlétique bien au-dessus des cinq autres équipes du Tournoi", a développé Lièvremont.
L'entraîneur français, néanmoins satisfait d'avoir ramené une victoire d'Irlande, une performance qui manquait à son tableau de chasse ouvert en 2008, a cependant reconduit les 23 protagonistes de la victoire de Lansdowne Road.
Ceux-ci bénéficient de trois jours de repos hors des murs du Centre national (CNR) de Marcoussis (Essonne) avant d'entamer jeudi soir la préparation de ce "crunch", dont la dernière édition à Twickenham avait viré au désastre (10-34), notamment en première période (0-29).
Cette défaite, encore dans toutes les mémoires françaises, est accessoirement la dernière subie par les Français dans le cadre du Tournoi des six nations. Mais les trois défaites subies en Afrique du Sud, en Argentine et face à l'Australie en 2010 dans la foulée du Grand Chelem, couplées au scénario très improbable de la victoire de dimanche en Irlande, sont là pour prévenir tout excès de confiance.
Parmi les récriminations, Lièvremont a cité "l'entame de match pour le moins mauvaise", voire digne de Twickenham en 2009 avec un essai encaissé dès la 5e minute, "une mauvaise gestion" tout au long de la partie malgré un retard patiemment refait par la botte de Morgan Parra.
Et l'entraîneur français de déplorer également la "balle de match" donnée aux Irlandais alors que les Français avaient fait le plus dur en prenant jusqu'à dix points d'avance après l'essai de Maxime Médard et une pénalité de Dimitri Yachvili, dont l'entrée en jeu a une nouvelle fois été remarquée dimanche.