Nina est une jeune danseuse aussi talentueuse qu'ambitieuse. Son désir le plus fort et d'obtenir le rôle principal dans "Le Lac des cygnes" joué par sa troupe, le célèbre New York City Ballet, et mis en scène par Thomas, un chorégraphe aux méthodes pour le moins particulières. Elle semble être arrivée à ses fins quand débarque dans la troupe une nouvelle danseuse venue de San Francisco, Lily.
Très difficile de parler de ce film. Il s'agit à l'évidence d'une grande oeuvre, d'une totale maitrise, pourtant j'ai une petite réserve qui m'aie personnelle : je suis un être purement rationnel qui a du mal avec l'irruption du fantastique ou de l'irrationnel dans un récit. Or, il s'agit justement ici du coeur du récit, puisque nous entrons peu à peu dans les névroses de Nina jusqu'à ne plus savoir où est le vrai du faux. L'histoire de Nina est à comprendre en miroir à celle du cygne dans le fameux ballet. En essayant de nous mettre constamment à la place de Nina, Aronofsky renforce le côté fantastique du film mais prend le risque de perdre le fil de son histoire.
Qu'à cela ne tienne, parce que le film a d'indéniables qualités, a commencer par la prestation des deux principaux acteurs. Natalie Portman y est formidable, à tel point que l'on pourrait jurer qu'elle effectue elle-même les numéros de danse. Quantà Vincent Cassel, quel charisme, quelle présence...
Les acteurs, donc, mais pas seulement. La mise en scène est formidable. Tout est juste, en choisissant de filmer ses protagonistes au plus près la plupart du temps, Aronofsky contribue à renforcer le sentiment d'oppression que l'on ressent et qui est assurément celui de Nina. A tout cela, il faut rajouter la musique (de Tchaïkovsky, évidemment), dont Aronofsky fait un usage judicieux.
Mais la vraie raison pour laquelle il faut aller voir ce film, c'est qu'après le génial "The wrestler", Darren Aronofsky est devenu un vrai maitre pour dépeindre les microcosmes, en l'occurrence, le petit monde de la danse. Et cette plongée est en soi vertigineuse. On y découvre un monde de travail acharné, de sacrifices, mais aussi un monde ou règnent la concurrence, l'agressivité et l'hypocrisie.
En conclusion, si vous n'avez pas peur de suivre Nina dans sa folie, il faut aller voir "Black swan".
Sur le sujet :
cineaddict propose un formidable dossier sur le film.
Sur d'autres sujets :
pensee libre fait elle aussi sa revue de web.
panier de crabes met en lien un rès bon film sur la CIA.
turandot publie un excellent article de Bellaciao sur la Grèce.
J'avais oublié : le poliblog a repris du servie en janvier, et sa dernière victime s'appelle MAM.
Dasola a beaucoup aimé "La vie très privée de Mr Sim" de Jonathan Coe.
a tort ou a raison s'interroge sur ce que devrait être un élu.