Mars 2008, une soirée cerise animée par Catherine Thiéron, alias belleclose.
Près de trois années se sont égrenées, la collaboratrice de Première Séance et rédactrice à la Médiathèque a, depuis, sorti un EP et continue d'arpenter, par intermittence, les podiums, armée
d'une guitare.
Son nom fut ajouté il y a peu à la programmation de la Rotonde en ce 10 février: trois artistes à l'affiche, alors que la veille un
seul nom s'ébattait dans les caves....
20:00 Bonsoir ich bin belleclose, une minuscule svp.
En route pour 35' d'indie folk maîtresse d'école pudique, aux mélodies simples et fragiles.
Une adorable version minimaliste de 'Bang Bang' (1966) , moins exotique que celle d'Ajda Pekkan et moins nerveuse que celle des Raconteurs.
Un conseil aux mâles: 'Don't love me' , de l'anti-folk masochiste.
'Question marks' sans les Mysterians, mais enjolivé d'un sifflement 'Once upon a time in the West'.
'Irresistible games' pourquoi t'arrêtes pas de frapper à ma porte, gars?
Les questions que se posent une bonne femme.
'Businessman' t'es heureux, mec?
'Song for Jay' , ce Jay c'est le bartender interprété par Mark Rylance dans le formidable 'Intimacy' de Chéreau.
Encore un titre en demi-teinte, et, c'est là le hic, après 5 morceaux tu décroches et te mets à contempler tes godasses plus cirées depuis Mathusalem, tu penses aller te désaltérer au bar tout en
reluquant les gonzesses frontstage.
Uniformité et platitudes, titres arrondis aux angles.
Mauvais? Non.
Emballant? Non, plus!
Elle a écouté Suzanne Vega, dixit Jean- Paul.
Vincent, plus audacieux, ose un croisement entre Gad Elmaleh et Bernard-Henry Lévy.
La suite: le philosophique Alive' - 'Hybrid' - 'Indeep' ( en duo sur le EP)- 'The Tempest', bof !... I was a tempest before the storm ... et une version Heineken de 'Toxic' de la Britney.
Une pause de 25' assez casse- roubignoles avant Broken Records.
Jamie Sutherland ( le chef - lead vocalist) -Rory Sutherland ( son frangin violon)-Ian Turnbull-Dave Smith-Andy
Keeney-Craig Ross ont sorti une seconde plaque chez 4AD ( 'Let me come home').
Les références à Arcade Fire, le U2 des débuts, les Levellers, The Waterboys, Horselips, The National ou Richard Ashcroft demeurent bien présentes.
Leur set fut remuant, intense, énergique: du Celtic rock bien ficelé, sans esprit caricatural.
Départ sur les chapeaux de roue avec ' A Leaving Song': emphatique, sans ampoules.
Drumming lourd, violon nerveux, basse crasseuse: ' Modern Worksong' , ambiance Metropolis 2011.
'If the news makes you sad, don't watch it' un conseil à suivre, la trompette de Dave Smith te rappelant au bon souvenir
'Wolves' du premier CD, un downtempo épique, aussi sombre que les prédictions de Nostradamus.
' We don't know your name' toujours aussi théâtral, le timbre de Jamie prenant des inflexions Bryan Ferry.
This song is about getting old: 'I used to dream', démarrage folky tout en douceur, accélération du tempo, la ballade vire rondo furieux et cinématique ( en fondu enchaîné sur un titre non
identifié: 'A darkness rises up' ?). Du Bono d' avant les centaines de millions de disques vendus, pas le mec ayant viré missionnaire.
'A promise' une pièce néo- classique et tragique, utilisée pour la série 'Skins', la promesse décolle et s'envole en rock gaélique sentant moins le single malt et la paillardise que les efforts
discographiques de Drop Kick Murphies.
L'ambitieux , flamboyant et tumultueux 'You know you're not dead' a tout des héros écossais médiévaux, William Wallace en tête. Sus à Edward Longshanks sur fond de guitares Braveheart.
Broken Records enchaîne sur une gigue martiale au final postrock, avant un moment intimiste
et lyrique: Jamie seul, son frangin tripotant les effect pedals pour une sombre ballade 'Home'.
Le romantique 'Slow Parade' clôt ce set impeccable.
Nouvelle attente pénible, il sera 22h20' avant de voir Freelance Whales
arpenter la scène.
Après la grandiloquence maîtrisée des disques brisés, la dreampop foutraque d'une baleine plus proche de Carlo Collodi que d'Herman Melville.
Tu te dis, le Bota a déconné en faisant cohabiter le feu et le soda, mais non, les deux bands font toute la tournée européenne ensemble.
Doris Cellar-Chuck Criss-Judah Dadone-Jacob Hyman-Kevin Read nous viennent de Queens, New York, manient une foule d'instruments, des plus classiques (drums, bass,
guitar), aux plus exotiques ( harmonium, glockenspiel, banjo, mandoline, synthés, keys) , ils ont sorti l'album ' Weathervanes' l'an dernier, la jeunesse de chez l'Oncle Sam les adore,
l'Europe suit.
Si t'as passé le cap des quatorze ans, tu ferais mieux de t'abstenir, à moins d'aimer le sucré à outrance ou d'être de l'espèce curé pédophile.
On cite Arcade Fire, on déconne!
Bodies of Water pour le côté rock choral, on exagère!
Sufjan Stevens, on doit consulter un spécialiste!
Belle & Sebastian, on est bon pour l'asile!
Qui alors? Légère ressemblance avec nos School is Cool, qui sont 100x plus rock et performants.
Les Magic Kids, d'autres teenagers bubblegum.
A la rigueur, Noah and the Whale, un cétacé moins bordélique!
Cinquante minutes de rengaines naïves, bourrées de layered vocals souvent acrobatiques, interprétées dans un esprit post hippie ou yuppie.
Que les kids adorent de l'autre côté de l'océan, d'accord, mais un tel engouement ici, en Europe, laisse perplexe. Après 20' de ce fourre-tout
Un écoeurement comparable à la nausée que tu te tapes après une nuit de beuverie en carburant à la gueuze Bellevue.
Beurk...
Onze titres et un rappel.
Voilà une setlist d'un show donné aux States fin 2010:
Day Off (new song)
Kilojoules
Generator First Floor
Hannah
Location
Starring
Ghosting
We Could Be Friends
The Great Estates
Enzymes (new song)
Generator Second Floor
//
Broken Horse.
Ce qui fut joué à Bruxelles s'en rapproche.
La tracklist de l'album pour comparer:
Tracklist:
1. Generator ^ First Floor
2. Hannah
3. Location
4. Channels
5. Starring
6. Kilojoules
7. Broken Horse
8. Danse Flat
9. Ghosting
10. We Could be Friends
11. Vessels
12. Generator ^ Second Floor
13. The Great Estates