126 nouveaux médicaments devraient être encore déremboursés, c'est la prochaine fournée pourrait-on presque constater, tant la chose devient pour ainsi dire habituelle. D'après Claude Japhet, Président de l'UNPF (syndicat de pharmaciens), ce nouveau paquet pourrait représenter 450 millions de perte sèches pour les officinaux, ce qui correspond à une « baisse de marge » avoisinant les 120 millions ou pour mieux fixer les idées : 2% de la marge globale. Le feu vert apparent à l'automédication ne servirait donc pas forcément les intérêts des officinaux, si l'on en croit Claude Japhet.
On imagine qu'une bonne partie de ces médicaments dont le « service médical rendu » est jugé insuffisant vont cependant continuer à être prescrits, dans quelle mesure là est toute la question. Mais cette prescription ne donnera désormais lieu à aucun remboursement ni de l'Assurance maladie, ni des mutuelles santé, si ce n'est dans le cadre des forfaits “médicaments non remboursés”.
Le Bonviva, un médicament pas tout à fait comme les autres?
D'après l'article des échos, la liste est censée évoluer « en permanence, au gré des réévaluations périodiques (tous les cinq ans en théorie) » ; inutile de dire que la théorie n'est plus franchement d'actualité et que les vagues de déremboursement sont devenus un des marronniers de l'actualité pharma.
Il y a deux mois, la Haute Autorité de santé a fait passer le Bonviva (jusque-là remboursé à 65 %), un traitement de l'ostéoporose du laboratoire Roche.
http://www.lesechos.fr/journal20110201/lec1_france/0201114405353-une-trentaine-de-produits-bientot-derembourses.htm
Bien étonnant que ce Bonviva, qui de toute évidence soulevait déjà quelques questions bien avant que la HAS décide de le dérembourser : « Qui a fait de la ménopause, processus physiologique normal, une maladie douloureuse ? La Nature ou les Big Pharma et ses médecins prescripteurs ? »
http://www.consultationhomeo.com/forum/viewtopic.php?id=278
Il n'est plus remboursé, certes mais comme vous le constaté à la lecture des pages précédentes, c'était loin d'être un médicaments anodin : la lecture de sa fiche HAS le confirme
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011-01/bonviva_-_ct-8848.pdf
Pourtant ces ventes ont tranquillement progressé pendant plusieurs années, comme le montre le visuel suivant :
Il n'est plus remboursé, mais il est toujours en vente. Alors quelles conclusions tirer? Quelle logique peut donc-t-il y avoir à maintenir un médicament en vente s'il n'apporte aucun service médical, et que de surcroit il présente des effets indésirables loin d'être anodins? Que comprendre de tout ça?
Plus loin > la revue de presse de la mutualité Française sur la question : http://www.mutualite.fr/L-actualite/Kiosque/Revues-de-presse/Medicament-une-liste-qui-risque-de-plonger-les-patients-dans-la-confusion-voire-l-angoisse