Les fleurs, une empreinte écologique catastrophique
Au moment de la Saint-Valentin, les fleurs pleuvent en bouquet, alors que leur impact sur l'environnement est trop souvent ignoré. La plupart des fleurs coupées proviennent de pays du Sud où les conditions de culture sont peu écologiques et engendrent des risques sanitaires sur les employés locaux. Plusieurs pesticides interdits ici (par exemple le Parathion, le bromure de méthyle...) y sont couramment utilisés et les travailleurs sont insuffisamment protégés contre ces substances toxiques.
Outre les problématiques locales, le transport de ces fleurs en avion depuis le Kenya, la Colombie ou encore l'Equateur, a également un impact environnemental. Quant aux fleurs européennes, cultivées sous serres chauffées, elles ont une empreinte écologique équivalente en raison de l'énergie employée pour les chauffer et les éclairer.
L'Union Européenne consomme plus de 50 % des fleurs coupées produites dans le monde. La rose, que l'on retrouve principalement dans les bouquets de la Saint-Valentin, est le principal produit échangé et représente 50 % des actes d'achat en fleurs coupées des français.
La solution pour ne pas participer à ce commerce désastreux ? Choisir des fleurs labellisées bio, cultivées sans pesticides ni engrais ou des fleurs équitables qui assurent de meilleures conditions de travail aux employés.
Le problème est qu'il est assez difficile de se procurer des fleurs bio en France. On ne trouve que les jardineries Botanic qui s'inscrivent dans une vraie démarche de développement durable. Il est également possible de trouver des fleurs en AMAP ou dans des associations qui cultivent des fleurs sans pesticide, comme à la Ferme de Magné. D'autres fermes proposent des cueillettes libres, selon le calendrier. On peut citer la Ferme du Paradis, la Ferme de Gally ou la Ferme du Logis. Cultivées au plein air, elles ont à coup sûr un impact moindre que les fleurs cultivées sous serre dans les Pays-Bas. Mais attention, celles-ci ne poussent que d'avril à octobre, ce qui limite les envies.
Renseignez-vous également auprès des Jardins de Cocagne qui sont des jardins biologiques collectifs à vocation d'insertion sociale et professionnelle.
Les labels : Max Havelaar en tête
Côté label, les roses labellisées Max Havelaar sont cultivées selon les règles du commerce équitable. Elles sont distribuées dans les jardineries Truffaut, les enseignes Happy (enseigne de Monceau Fleurs) et Rapid'Flore, sur les sites de Rosavenir, Bebloom, un Eté à la campagne ou encore par le grossiste Ethiflora qui importe et commercialise uniquement des roses issues du commerce équitable. Carrefour propose aussi des "roses équitables" de l'ONG Panda Flowers, labellisées Max Havelaar.
Le Label belge FLP (Flower Label Program) est basé quant à lui sur un code de conduite qui s'inspire des règles de l'Organisation Internationale du Travail, mais les fleurs issues de ce label ne sont disponibles actuellement que dans les pays germanophones. Il garantit le respect de certains critères sociaux et environnementaux et est contrôlé via des audits indépendants.
Si le label AB s'applique également aux fleurs, il est rare de trouver des fleurs AB sur le marché. Aussi, n'hésitez pas à demander à votre fleuriste d'où viennent les fleurs qui serviront à votre bouquet.
Et si parmi toutes ces initiatives, aucune ne figure près de chez vous, sachez qu'Entrefleuristes.com propose des fleurs solidaires.
Des fleurs de saison cultivées localement
Parce que le choix reste limité, il est donc nécessaire de changer ses habitudes de consommation. Les fleurs sont romantiques, poétiques, décoratives et on aime en recevoir, c'est certain. Mais le bouquet de 20 roses rouges, parfaites et lisses, est-il vraiment indispensable ?
Au printemps, choisir des fleurs à bulbes cultivées en plein air une partie de la saison, aura un impact bien moindre sur l'environnement. En été, privilégiez les tournesols et en automne, les chrysanthèmes. Cela permet de réduire de 10 fois la consommation d'énergie requise à leur croissance.
Achetez des fleurs qui ne flétrissent pas trop vite. L'amaryllis, l'anthurium et le chrysanthème par exemple, sont très résistantes. Au contraire, les tulipes, narcisses et iris fanent à vitesse grand V.
Mais la meilleure des solutions bien entendu, est la cueillette directement dans son jardin ou dans la campagne environnante. Si vous avez la chance d'avoir cette possibilité, Deco-fleurs vous conseille pour confectionner un bouquet aussi joli qu'en magasin. On pourra l'agrémenter de feuilles, de pommes de pin ou de jolis branchages (houx, cornouiller, prunellier...).
Enfin, pour qu'elles vous durent plus longtemps, prenez bien soin de vos fleurs. Ne les mettez pas au soleil, changez régulièrement l'eau et coupez les bouts de tige abimés.
Alicia Muñoz