D’entrée de jeu la tention est là, palpable! Un père Jim, un fils Roy (13 ans), tous les deux sur une île, seuls en Alaska, isolés pour une année. Une idée du père, las de sa vie, de ses échecs personnels. Un défi, retrouvaille père-fils. Une année pour mieux se connaître, se retrouver! Le jour c’est la survie, la nourriture, la préparation pour l’hiver qui s’en vient. La chasse, la pêche. La nuit c’est une autre histoire. Toutes les nuits, Jim, le père de Roy pleure. Il pleure toutes les larmes de son corps sur l’échec de sa vie personnelle. Il va jusqu’à confier à Roy des détails intimes de sa vie que Roy ne tient pas à connaître. Le matin venu, plus rien n’y paraît, la vie poursuit son cours comme si la nuit n’avait pas existé. De plus en plus Roy n’y arrive pas! Il voudrait partir, regrette d’être là avec ce père que par moment il ne reconnaît plus! Car Jim est narcissique. Il n’est que centré sur lui-même, sur son univers, ses regrets, ses problèmes… Roy n’est là que pour lui éviter d’être seul et complètement perdu. L’insoutenable arrive comme on l’a senti dès le commencement, mais pas nécessairement par où on croyait qu’il allait venir!
Une découverte? Assurément. Un roman fait de grands espaces, de nature omniprésente, puissante avec tous les risques que cela comporte, de solitude, de désespoir…On tourne les pages, on retient son souffle!!
Sukkwan island, David Vann, éd. Gallmeister, 2010, c2008, 191 p.