Berlusconi dit avoir besoin de l'Europe

Publié le 14 février 2011 par Elementr
Le gouvernement italien, emmené par Silvio Berlusconi, également connu sous le petit nom de Berlusconnard, en appelle à l'Union européenne pour régler la question de l'immigration tunisienne sur l'île italienne de Lampedusa.

Un bateau d'émigrés tunisiens arrivant à Lampedusa en 2008


Euractiv.fr informe en effet, le 14 février que "plus de 5000 Tunisiens", de moins de 25 ans, ont débarqué ces 5 derniers jours sur l'île de Lampedusa. Face à cela, et utilisant certainement l'actuel contexte tunisien comme "effet d'aubaine", l'Italie "a décrété l'état d'urgence humanitaire et lancé un appel à une aide européenne pour endiguer le flux d'immigrés". 
Le ministre de l'Intérieur, Roberto Ma(ca)roni, aurait "déploré l'absence d'une action européenne concertée" et pleurniché que l'UE "a laissé l'Italie seule, comme d'habitude".
Frontex, l'agence européenne de surveillance des frontières, est appelée à éponger. Cecilia Malmström, commissaire européenne aux Affaires intérieures, se serait déclarée le 12 février "parfaitement consciente de la pression exceptionnelle sur l'Italie". Elle aurait indiqué être en relation avec Frontex et le bureau européen de l'aide à l'asile (notons que dans "aide à l'asile", il y a le mot AIDE) "pour examiner de quelle manière ils pourraient assister les autorités italiennes". Un sujet qui serait à l'agenda du Conseil européen Justice et Affaires intérieures du 24 février. Qui vivra verra.

Roberto Maroni


Cecilia Malmström


Le gouvernement aurait également demandé au gouvernement tunisien s'il pouvait envoyer des troupes de polices "dans les eaux territoriales tunisiennes", une requête bien évidemment refusée par la Tunisie qui "refuse le déploiement de soldats étrangers sur son territoire".
Aujourd'hui même, alors que Catherine Ashton, la haute représentant pour l'action extérieure de l'UE est supposée être en déplacement en Tunisie, le ministre des affaires italien doit rencontrer le premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi. Est-à dire que des décisions seront prises à huis clos alors...?

Catherine Ashton

Mohammed Ghannouchi


Qu'en disent les associations? En France en 1999, sous le gouvernement Jospin - ce petit "yoyo" qui ne dit plus grand chose alors que tous les membres de sa famille s'excitent en vue des primaires - en accord avec les autorités préfectorales, il avait été créé un centre d'accueil à Sangatte, administré par la Croix Rouge. De quoi humaniser l'errance humaine un minimum, brutalement déshumanisée par la sarkostar qui n'aura "traité" la question qu'en surface, les migrants étant toujours présents évidemment, dans des conditions déplorables.
Espérons que l'UE et la Tunisie auront une belle influence sur l'Italie, qui serait capable un jour certainement d'ériger un mur, aussi parfaitement inutile, honteux, scandaleux qu'entre les Etats-Unis et le Mexique ou entre Israël et la Palestine.