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Brune ou blonde, ça décoiffe !

Publié le 12 janvier 2011 par Peregrinationsculturelles

Brune ou blonde, ça décoiffe !

Brune/Blonde, un titre futile qui prête à sourire ? L’exposition présentée à la Cinémathèque française jusqu’au 16 janvier 2011 propose un voyage réussi autour de la représentation des femmes et de leur chevelure. Conçue par Alain Bergala, l’exposition se démarque par l’originalité de sa thématique, hommage à la figure féminine dans le cinéma, l’art, et l’histoire.

Extraits de films, archives télévisuelles et photographiques, courts métrages inédits,  créations picturales ou plastiques retracent l’histoire des représentations de la chevelure féminine sous différents aspects : cinématographique avant tout, avec la chevelure au cœur de la sensualité, de la gestuelle féminine et du drame amoureux, mais aussi historique, géographique et politique. Le visiteur est accueilli par un extrait de Millenium Mambo, de Hou Hsiao Hsien, qui sera utilisé tout au long du parcours pour indiquer le sens de visite. Nous sommes invités à suivre le sillage de la chevelure brune de l’actrice Shu Qi : extrait sulfureux, énigmatique et magnifique, le ton est donné.

Brune ou blonde, ça décoiffe !

Dès la première salle, un grand écran diffuse plusieurs extraits de films rendant hommage aux icônes du cinéma. Jouant de leur beauté capillaire, brunes fatales ou blondes sulfureuses, elles ont contribué à former un mythe autour de la chevelure. A l’écran, la star blonde affronte sa rivale, la brune.
L’espace suivant évoque un salon de coiffure invitant le visiteur à s’installer dans un fauteuil pour découvrir, dans un miroir, l’Histoire à travers les cheveux : sont proposés des extraits d’archives à visionner et à écouter au moyen d’un casque audio. Blond norvégien plébiscité par Hiltler, coupe à la garçonne des années 20 (Louise Brooks), ou encore chevelure bollywoodienne dans le sillage du ventilateur, l’évolution des formes et des codes de couleurs est ancrée dans le cours de l’Histoire et sa représentation évolue selon les géographies.
C’est aussi l’histoire des sociétés qui nous est donnée à voir avec, selon les pays, une reconstitution d’un salon de coiffure typique, chacun dévoilant une signification particulière des gestes de la chevelure voilée, dénouée ou en chignon, objet de convoitise et de sacrifices.

Après cette immersion dans plusieurs petits univers exotiques, l’exposition nous invite à considérer l’importance de la chevelure comme ressort de la fiction et du drame. Des extraits de films cultes explorent plusieurs thématiques : la rivalité brunes/blondes, la métamorphose et le travestissement, le cheveu comme relique.
Le regard cinématographique sur la sensualité des postures est croisé avec les représentations sculpturales, picturales et photographiques (Man Ray, Bernard Plossu, …).  Ainsi, l’exposition fait la part belle aux créations d’artistes pour lesquels le capillaire est aussi matière, élément de création, à l’instar de l’œuvre d’Alice Anderson, « The Isolated Child ». Cette sculpture géante, composée de plus de 5000m de cheveux de poupées, part de l’intérieur du bâtiment pour recouvrir une partie de la façade extérieure comme une toile d’araignée rousse.

Dans la dernière salle sont projetés six courts métrages inédits, spécialement réalisés pour l’exposition par des cinéastes internationaux. On appréciera notamment « No » de Abbas Kiarostami qui pose la question du sacrifice capillaire pour faire du cinéma, en mettant en scène des fillettes lors d’un casting.

Les + :

  • Le traitement du sujet est à la fois sérieux et ludique, sans jamais tomber dans la caricature.
  • Une approche interdisciplinaire : le 7e art est mis en parallèle avec d’autres formes artistiques.
  • Une scénographie plaisante, signée Nathalie Crinière, qui permet l’immersion dans plusieurs petits univers et ambiances. On retient notamment l’idée de signalétique pour indiquer le sens de visite avec l’utilisation de l’extrait de Millennium Mambo.

Les - :

  • Faire attention à l’horaire de fermeture pour avoir le temps d’apprécier les six courts-métrages qui clôturent l’exposition et qui valent vraiment la peine d’être visionnés jusqu’au bout.

Renseignements pratiques :

Exposition « Brune Blonde, une exposition arts et cinéma », Cinémathèque française de Paris, 51 Rue de Bercy, Paris 12e (Métro Bercy).
Du 6 octobre 2010 au 16 janvier 2011.

Tarif : 4-8 €

Ouvert lundi, mercredi à samedi de 12h à 19h ; dimanche de 10h à 20h ; jeudi jusqu’à 22h.

Plus d’infos : http://www.cinematheque.fr/fr/expositions-cinema/brune-blonde/

Par Ap. B. et S.D.


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