Monument incontournable pour les passionnés d’Histoire de France, la Conciergerie est située en plein cœur de Paris, sur l’Ile de la Cité. L’édifice impressionne par sa façade aux tours massives mais il faut s’introduire en ses murs pour découvrir les secrets de ce lieu chargé d’histoire.
Demeure des rois, Palais de justice, prison…
Avant d’accéder à la billetterie, une rapide chronologie informe sur le passé de la Conciergerie. Résidence des rois de France depuis le VIe siècle, l’édifice est délaissé par les monarques fin XIVe. Suite à ce départ, le bâtiment devient Palais de justice et prison d’Etat. Il est alors administré par un concierge, qui laissera son nom au monument. Malgré tout, la Conciergerie reste particulièrement marquée par son époque carcérale, pendant la Terreur révolutionnaire. La fonction de prison ne prend fin qu’en 1914, date de son classement Monument historique.
Un exemple d’architecture civile gothique
La première salle du rez-de-chaussée, celle des Gens d’armes, impressionne par son architecture et son volume. Et pour cause, ce réfectoire voûté d’ogives et construit au XIVe siècle, est considéré comme le plus grand vestige d’architecture civile gothique en Europe. Malheureusement, lorsque la salle est aménagée pour des expositions temporaires, il est difficile de se rendre compte de son ampleur.
Après quelques marches, vers la salle des Gardes, on distingue la Tour d’Argent, qui abritait le Trésor royal. L’étage de cette zone, en travaux et en partie détruite, n’est plus accessible à la visite, ce qui réduit encore une fois notre perception du monument dans son intégralité. Au passage, il n’est pas impossible d’apercevoir quelques souris qui s’invitent sur le parcours…
Un monument marqué par son passé carcéral
Une rue intérieure traverse la boutique et mène le visiteur vers un autre aspect du bâtiment, à savoir la fonction de prison, renforcée sous la Révolution. Salle du bourreau, salle du greffier, cellules de détenus : plusieurs reconstitutions plongent le visiteur dans l’atmosphère carcérale. Une ambiance sonore aurait été la bienvenue pour renforcer l’esprit du lieu, avec témoignages d’archives ou extraits de romans.
La prison de la Conciergerie a reçu des personnalités comme Ravaillac ou Charlotte Corday mais surtout Marie-Antoinette, dont on visite la Chapelle commémorative. La reconstitution de la cellule de la reine propose une mise en scène qui laisse imaginer comment, suite à sa tentative d’évasion (Complot de l’œillet), elle fut placée sous surveillance rapprochée, séparée de ses gardes par un simple paravent.
La Conciergerie vaut le détour pour son histoire et son architecture mais le musée donne l’impression de vivre sur ses acquis : l’état des mannequins ne laisse pas indifférent, un effort pourrait être fait sur la communication (panneaux explicatifs peu attrayants). Depuis 2008, l’édifice est géré par le Centre des monuments nationaux qui propose actuellement une exposition intitulée Monument, stars du 7e art
Le + :
- Haut lieu de l’Histoire de France.
Les – :
- Perception incomplète de l’architecture : espaces inaccessibles ou transformés lors d’expositions.
- Absence d’ambiances sonores dans certaines pièces pour renforcer l’esprit du lieu.
Renseignements pratiques :
Conciergerie, Palais de la Cité, 2 Bd du Palais, Paris (1er). Métro Châtelet.
Ouvert tous les jours de 9h30 à 18h.
Plein tarif 7€ / Tarif réduit 4,50€ / Gratuité pour les moins de 26 ans. Entrée gratuite tous les 1ers dimanches du mois.
http://conciergerie.monuments-nationaux.fr
Par S. D.