Selon l'ADB, les typhons, cyclones, inondations et sécheresses vont se multiplier dans les prochaines années. Récemment, des événements météorologiques extrêmes en Malaisie, au Pakistan, en Chine ou aux Philippines ont poussé des millions de personnes dans des régions voisines. "Les gouvernements nationaux et la communauté internationale doivent urgemment s'occuper de cette question de manière proactive", avertit l'ADB.
Les plus gros risques de déplacement de populations viendront des zones côtières, où se situent des villes densément peuplées mais au niveau de vie très bas. "Les migrations climatiques toucheront plus les personnes pauvres que les autres. Dans beaucoup d'endroits, ceux qui sont le moins capables de faire face à une météo hostile et à la dégradation de l'environnement seront obligés de se déplacer avec peu de biens et sans savoir ce qui les attend."
Si les gouvernements tentent d'agir sur le changement climatique, selon le rapport de l'ADB ils devraient aussi mettre en place des politiques de gestion des migrations qui ne manqueront pas de survenir. "L'Asie et le Pacifique sont particulièrement vulnérables en raison de leur forte exposition au risque environnemental et de leur densité élevée de population. Ils pourraient donc connaître des déplacements de population sur une échelle inédite lors des prochaines décennies", estime-t-il.
En 2010, les Asiatiques représentaient 89 % des 207 millions de personnes affectées par des catastrophes naturelles, selon le Centre de recherche sur l'épidémiologie des catastrophes. Les inondations et les glissements de terrain en Chine ont fait 13,25 milliards d'euros de dégâts.
Face à cette situation, la Banque de développement asiatique veut anticiper les migrations de population causées par le réchauffement climatique. La lutte contre le réchauffement climatique passe par l'atténuation des émissions de carbone mais également par l'adaptation aux conséquences déjà irréversibles.
L'ADB va ainsi lancer un programme pour prévenir ces mouvements de population et même les rendre profitables: "En évitant que les gens ne partent au dernier moment, on réduit le nombre de morts et de crises humanitaires, on diversifie les sources de revenus pour les familles, on provoque une meilleure gestion des terres et moins de compétition pour les ressources. Bien gérées, les migrations climatiques peuvent être bénéfiques pour tout le monde, les régions d'origine comme les pays d'accueil et les migrants eux-mêmes", explique François Gemenne, chercheur à l'Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales).
Selon les études, on évalue le nombre de réfugiés climatiques entre 200 millions et un milliard en 2050. Les régions les plus touchées seraient l'Asie du Sud-Est et le Pacifique: Bangkok, Hanoï, le delta du Gange ou encore la région de Manille sont menacées par la montée du niveau des mers.
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