Peinture Pin-up d’Al Buell, Real Cute; texte d’Ovide, L’art d’aimer.
…les paroles agréables sont l’aliment de l’amour. C’est par des querelles que la femme éloigne son mari, et le mari sa femme : ils croient, en agissant ainsi, se payer d’un juste retour. Permis à eux : les querelles sont la dot que les époux s’apportent mutuellement. Mais une maîtresse ne doit entendre que des paroles aimables. Ce n’est point par ordre de la loi que le même lit vous a reçus; votre loi, à vous, c’est l’amour. N’approche de ton amie qu’avec de tendres caresses, qu’avec des paroles qui flattent son oreille, afin qu’elle se réjouisse de ta venue.
Ce n’est point aux riches que je viens enseigner l’art d’aimer : celui qui donne n’a pas besoin de mes leçons. Il a toujours assez d’esprit, s’il peut dire, quand il lui plaît : « Acceptez ceci.» Je lui cède le pas : ses moyens de plaire sont plus puissants que les miens. Je suis le poète du pauvre, parce que, pauvre moi-même, j’ai aimé. À défaut de présents, je payais mes maîtresses en belles paroles. Le pauvre doit être circonspect dans ses amours; le pauvre ne doit se permettre aucune invective; il doit endurer bien des choses qu’un amant riche ne souffrirait pas. Je me souviens d’avoir, dans un moment de colère, mis en désordre la chevelure de ma maîtresse. Combien cet emportement m’enleva de beaux jours ! je ne crois pas, et je ne m’aperçus point que j’eusse déchiré sa robe; mais elle le prétendit, et je fus obligé de la remplacer à mes frais. Ô vous, plus sages que votre maître, évitez ses fautes, ou craignez comme lui d’en porter la peine. Faites la guerre aux Parthes, mais soyez en paix avec votre amie; ayez recours à l’agréable badinage et à tout ce qui peut exciter l’amour.
Avez-vous bien assimiler cette leçon d’Ovide? Bon, il nous reste donc à vous souhaiter une bonne Saint-Valentin!