Dans sa chanson Femme des années 80, Michel Sardou évoque une femme qui « s’installerait à la présidence », d’où elle « ferait bander la France ». Martine Monteil ne briguera sans doute jamais le poste de Président de la République, mais elle a accédé à bien des « pouvoirs suprêmes ».
Première femme commissaire, elle a dirigé la Brigade des stups, la Mondaine, la Brigade de répression du banditisme puis la Crime. Naturellement, elle devient ensuite patron de la PJ avant d'être nommée Préfet-secrétaire général de la Zone de défense de Paris. Son parcours se révèle d’autant plus impressionnant que pas une représentante de la gente féminine ne l’a précédée à une de ces fonctions. Martine, première partout !
Curieusement, son statut de « première femme » s’avère l’aspect le moins important du livre. Toute mon attention s’est rapidement portée sur le récit : à travers sa carrière, Martine Monteil raconte une partie de mon histoire. Ou du moins de nombreux faits-divers qui ont ponctué actualité au cours de mon enfance. J’ai découvert l’envers du décor de certains événements dont je ne connaissais jusque-là que la couverture médiatique. Attentats de Port Royal, arrestation de Guy Georges, accident de Lady Di, nettoyage du l’Ilot Chalon, les aveux de Madame Claude… Jamais je n’aurais pu imaginer dans quelles conditions ces enquêtes se sont déroulées ! Mieux qu’un polar, la littérature réalité révèle les coulisses des traques de vrais méchants, bien plus sanguinaires et dépourvus d’émotion que de toutes leurs pales imitations de fictions.
Au-delà du sentiment d’avoir accédé à un univers fermé, j’ai été particulièrement marquée par une constatation des plus surprenantes : la lutte contre la criminalité influence directement l’évolution et la transformation de la physionomie d’une ville, voire d’un pays. Et ce n’est pas le premier facteur auquel j’aurais pensé.