Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ-CGT Audiovisuel. (Acrimed)
Une fois de plus la télévision aura manqué son rendez-vous avec l’information. Durant deux heures trente, Sarkozy a pu avancer contre-vérités sur contre-vérités sans être démenti par un « journaliste » passeur de plats. Il a fallu attendre la fin de l’émission pour voir l’agriculteur invité opposer la réalité de la politique menée par le gouvernement dans ce secteur aux fanfaronnades du président. L’audacieux contradicteur sera d’ailleurs coupé par le « journaliste » qui, jusque-là, avait laissé Sarkozy avancer promesses et faux bilans.
Sécurité ? Les caméras de vidéo-surveillance seraient efficaces, les moyens des associations de quartiers renforcés !
Justice ? On aurait augmenté le nombre de magistrats, de greffiers, de personnels d’insertion ! À croire que les manifestants du jour n’auraient rien vu !
Chômage, industrie ? Sarkozy se bat, les 35 heures et les taxes sont les causes des délocalisations. Le « journaliste » ne contredit pas, n’évoque pas la productivité meilleure en France qu’en Allemagne !
Santé ? « Elle est gratuite ». Le « journaliste » n’évoque même pas les augmentations des forfaits et des déremboursements !
Politique étrangère ? « La France n’est pas impactée par les voyages des ministres ». Le « journaliste » ne fait pas allusion aux nombreuses manifestations condamnant cette collusion en Égypte et en Tunisie…
Les amalgames entre islam et sans-papiers passent sans réplique : « L’islam et les musulmans c’est un problème. Nous ne voulons pas de prosélytisme religieux.
Il faut maîtriser les flux migratoires des sans-papiers ». Le « journaliste » ne rappellera pas que le chanoine de Latran préfère les curés aux maîtres d’école, que les élus de l’UMP votent des subventions aux écoles privées catholiques…
L’école ? « On n’a pas arrêté d’embaucher » ! Vient à l’appui de ce mensonge une courbe qui montrerait l’inflation d’embauches d’enseignants (+30.000 ?)
Sauf qu’il fallait avoir un œil particulièrement exercé pour découvrir que cette « hausse » (comme dira le « journaliste ») partait de 1989, avec un pic dans les années 2000, et une chute depuis dix ans ! Cerise sur le gâteau, en fin d’émission un étudiant qui parle de la charia, du manque de contact des universités avec les entreprises et du regret que les professeurs soient notés sur leurs travaux scientifiques ! Ils l’avaient trouvé où celui-là ?
À l’arrivée, une émission qui ne réconciliera les téléspectateurs ni avec l’information, ni avec la profession.
Paris, le 11 février 2011.
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Acrimed, Action Critique Médias :