Sur la rive gauche, la préfecture s'est montrée beaucoup plus réservée en pointant les graves risques d'embolie totale du trafic et les reports désastreux. Elle a réclamé que les aménagement soient réversibles et réserve son accord définitif à l'issue de l'enquête publique.
Une expérimentation immédiate du projet aurait été bien plus adéquate. Mais Delanoë s'y refuse mordicus car il en a peur et a dû concéder que "les Parisiens verraient les inconvénients du nouvel aménagement sans en voir les avantages". C'est bien la première fois qu'il avoue des inconvénients alors que, jusqu'à présent, ce projet était tout simplement mirifique ! Fuir le réel à tout prix ...
Le problème est que, désormais, la mairie va faire le forcing pour dépenser tant et plus dans des aménagements tape-à-l'oeil qu'il sera bien difficile de démanteler sans encourir le risque d'être critiqué pour un gaspillage énorme.
Puis, comme à son habitude, la Voix de son maire, nom de l'agence de com' qui s'est emparée de la mairie de Paris en 2001, versera des tombereaux de propagande sur les médias, multipliera les happenings et fêtes en tous genres dans d'interminables inaugurations de façon à doper un "enthousiasme" artificiel pour le projet. Chaque "ludo-barge" et autre barnum municipal sera prétexte à flons-flons, événements para-artistiques et mumuses pour la jeunesse. Face à ce déferlement de propagande, il sera bien difficile de lutter. Et il ne restera plus à Delanoë qu'à croiser les doigts pour qu'après 2012, un autre préfet ou le même n'ait plus du tout la moindre tentation de revenir sur cette vaste arnaque.