Je me réjouissais, comme toujours, de la sortie d’un ouvrage de Philippe Delerm. Ce poète de l’instant captait à merveille nos impressions, nos souvenirs, saisissait à coeur les petits plaisirs de l’existence, touchait à l’universel.
Ces petits textes étaient comme autant de joies et de gourmandises, de rêves et le sont toujours, d’ailleurs. Malheureusement, Philippe Delerm a voulu, trop tôt, nous offrir un testament littéraire, beaucoup trop tôt.
A soixante ans, pourquoi déjà filer la méthaphore (subtile, j’en conviens) de la mort au lieu de nous régaler de mots souriants et tendres et d’instants magiques. Bien sûr, on trouve des pages superbes et enlevées mais le tout est empreint d’une telle mélancolie, d’une telle lassitude. Le trottoir au soleil est finalement assez trempé. C’est trop tôt, Philippe, le soleil est encore loin de se coucher, enchantez-nous !
Le trottoir au soleil, Philippe Delerm
2011, Gallimard, 192 pages, 14,90€