Сrаpаud : pоème Аоût оu Les Seіns

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

La cuisine, comme un boudoir,

Gardait nos silences en miroir :

Le poing appuyé sur la bouche,

Lèvres mues en saintes nitouches.

Femme-enfant double, rousse et blanche,

Tu crains la rondeur de leurs hanches

Et que l'ardeur, leurs seins aspirent,

Condamnant les princes aux vampires.

Tes peurs d'innocente m'amusent

Quand ton gilet mes yeux abuse,

Comme un tigre joue, en enfance,

En ignorant sa violence.

Au ciel, j'épie les nuages,

Les concevant charnus ou sages,

Et, révélant les transparences,

Le soleil m'emplit d'indécences.

Quand le vent se joue de ta robe

Et crée des dunes acrophobes,

Je jubile des ombres tendres

Où serpents et faons vont s'étendre.

Petits seins de cariatide,

Témoins du lent tyrannicide

Où l'on pend les lourds charlatans

De nous faire préférer l'instant.

Vous, indéfectibles gardiens

Du front de ce temple païen

Où, sur son marbre, les pièces

Plaisent aux voleurs sans hardiesse !