La cuisine, comme un boudoir,
Gardait nos silences en miroir :
Le poing appuyé sur la bouche,
Lèvres mues en saintes nitouches.
Femme-enfant double, rousse et blanche,
Tu crains la rondeur de leurs hanches
Et que l'ardeur, leurs seins aspirent,
Condamnant les princes aux vampires.
Tes peurs d'innocente m'amusent
Quand ton gilet mes yeux abuse,
Comme un tigre joue, en enfance,
En ignorant sa violence.
Au ciel, j'épie les nuages,
Les concevant charnus ou sages,
Et, révélant les transparences,
Le soleil m'emplit d'indécences.
Quand le vent se joue de ta robe
Et crée des dunes acrophobes,
Je jubile des ombres tendres
Où serpents et faons vont s'étendre.
Petits seins de cariatide,
Témoins du lent tyrannicide
Où l'on pend les lourds charlatans
De nous faire préférer l'instant.
Vous, indéfectibles gardiens
Du front de ce temple païen
Où, sur son marbre, les pièces
Plaisent aux voleurs sans hardiesse !