Attention, j’ai bien aimé, mais de là à en faire un chef d’œuvre, j’y mets quelques bémols, notamment sur le plan très formel d’une mise en scène académique qui ne se force pas vraiment pour raconter une belle histoire. Celle d’un roi qui ne voulait pas être roi en raison d’un bégaiement chronique et maladif. S’adresser à la foule relevait du pire des supplices. Un thérapeute très particulier réussit à s’approcher du souverain et le convainc que si la guérison ne peut être totale, il peut néanmoins affronter son handicap, à travers ses angoisses existentielles, quasi freudiennes.
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Sur cette trame bénie des dieux (l’histoire est très proche de la réalité, et proche aussi de ce que l’on appelle aujourd’hui le coaching) les deux principaux acteurs surfent avec un bonheur absolu sur des dialogues tout aussi pertinents. Et bien que Colin Firth, dans le rôle titre soit de tous les plans, son vis-à-vis d’orthophoniste Geoffrey Rush, est tout aussi méritant. C’est à mon sens la vraie grandeur de ce film, ce face à face éblouissant qui subjugue et vous emporte dans la grande histoire de l’empire britannique sans jamais quitter les lambris du palais royal , ou le domicile de notre thérapeute.
Le réalisateur au milieu de deux acteurs prodigieux
A défaut d’être un grand metteur en scène Tom Hooper , sait donc diriger les acteurs, pour les mener dans la retenue et les regards entendus, dans un univers cinématographique confortable : les décors sont agréables, la musique classique et élégante (Beethoven et Mozart en rappel), et les seconds rôles tiennent leur partition de fort belle manière. Notamment l’épouse du roi malgré lui Helena Bonham Carter, et Timothy Spall, qui dans le costume de Churchill cabotine à souhait.