Résumé : Dans un royaume légendaire, une goutte de soleil est un jour tombée, faisant pousser une fleur magique. Une vieille femme a découvert cette fleur, ainsi que son pouvoir permettant de soigner et rajeunir lorsqu’on lui chante une certaine chanson. Voulant garder le pouvoir pour elle, elle cacha la fleur de la vue de tous. Jusqu’au jour ou la Reine du royaume, enceinte de la princesse héritière tomba gravement malade. Une grande battue fut organisée, et les soldats du roi finirent par trouver la fleur, et en firent une décoction qui soigna la reine. L’effet secondaire imprévu de ce breuvage magique fut que la princesse Raiponce naquit avec les pouvoirs de la fleur dans ses cheveux. La vieille femme égoïste enleva donc la princesse et l’enferma dans une tour sans porte pour profiter seule de son don…
Après les très sympathiques Volt et La Princesse et la Grenouille, les studios Disney continuent leur retour aux sources avec une nouvelle histoire de princesse. Temps modernes obligent, le film est cette fois-ci réalisé en images de synthèses et en 3D. Cependant, l’équipe du film a intelligemment gardé le style graphique habituel des dessins animés de la firme aux grandes oreilles, évitant ainsi de produire un nouveau Dinosaures. Visuellement, Raiponce est certainement moins ambitieux que La Princesse et la Grenouille, mais est tout de même magnifique, avec des couleurs vives et chaudes rappelant les meilleurs dessins animés de la firme. Certaines scènes, comme celle des lanternes, sont d’une beauté et d’une poésie à couper le souffle.
L’intrigue du film dépoussière gentiment le conte duquel il est tiré, sans pour autant tomber dans le pseudo cynisme d’un Shrek. La plupart des gags font mouche (notamment l’utilisation récurrente des poêles à frire en guise d’arme), et les sidekicks sont excellents, drôles sans être lourdingues ni voler la vedette aux héros (mention spéciale au cheval Maximus, à l’expressivité hilarante). Comme dans le précédent film du studio, la princesse est combattive et ne se laisse pas marcher sur les pieds, tout en faisant preuve d’une grande ingénuité qui la rend très attachante. Le voleur beau gosse est lui aussi passé à la moulinette du cinéma moderne, et se révèle tout aussi gouailleur que gaffeur et rêveur. Bref, on est en terrain connu, mais ça fonctionne plutôt bien, et le film garde un rythme soutenu, ce qui fait que l’on passe un bon moment.
Est-ce pour autant un grand cru Disney ? Malheureusement non. Il manque encore quelques petits détails pour rendre le film définitivement mémorable. Par exemple des chansons moins passe-partout. On apprécie de ne pas tomber dans l’overdose de passages chantés, mais il faut bien avouer que les chansons du film, bien que ne manquant pas de peps (voir l’excellente scène de la taverne), sont un peu de la soupe qu’on oublie des le film terminé. On est loin d’un Hakuna Matata, d’un Il en faut peu pour être heureux, ou encore d’un Prince Ali… De même, le film manque parfois cruellement d’un méchant d’envergure, défaut d’ailleurs déjà présent dans une moindre mesure dans La Princesse et la Grenouille (même si le look de celui-ci le sauvait de l’oubli immédiat). La mère adoptive de Rapuntzel a beau être égoïste et profiteuse, ourdir des plans diaboliques pour récupérer la princesse, elle n’en est pas moins assez inoffensive. On ne tremble pas devant elle comme devant la méchante fée de La Belle au Bois Dormant ou la belle-mère de Blanche Neige, on ne la déteste pas comme le fourbe Scar du Roi Lion ou le mielleux Jafar d’Aladdin. C’est dommage, car du coup les péripéties du film semblent un peu anecdotiques, tout semble assez facile au final, et on ne tremble jamais vraiment pour les héros.
Avec Raiponce, les studios Disney continuent à remonter lentement la pente, retrouvant petit à petit la formule magique qui a fait le succès de la firme. Ce n’est pas encore parfait, mais c’est un nouveau pas dans la bonne direction. A force de prendre exemple sur Pixar, nul doute qu’ils vont finir par y arriver !
Note : 7/10
USA, 2010
Réalisation: Nathan Greno, Byron Howard
Scénario : Dan Fogelman
Avec les voix de : Mandy Moore, Zachary Levi