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J’ai posé ma lampe allumée
Au rebord des fenêtres obscures
Tu attendais le signal pour te manifester
En dispersant la foule des étoiles
.
Point de fumigènes pour arrêter la manifestation des cœurs
Purs ils entonnent un chant douloureux
Tant meurtris de solitudes et de faim
Que leurs plaies béantes saignent aux pavés du jour
*
Mon flambeau halète dans cette course infernale
Chaque jour mon pas se dirige au quai de ce chenal
Dans l’espoir de voir ton navire enfin y accoster
.
La cargaison de mes rêves reste empilée
Au port que nous n’atteindrons jamais
.
Je reste muet devant ta beauté effacée
Ta douce patience devant mes vains empressements
.
D’un battement de paupière tu clôt ma colère
Laisse errer tes doigts sur la peau du martyre
.
Je t’attendrai sans savoir la durée de ce temps
Je sais qu’une vie n’est rien dans la douce tendresse
Elle n’est rien non plus pour ceux qui la méprisent
C’est là toute la confusion qui occulte le siècle
*
Ta flamme de bonté luit dans mon ciel encombré
De nuées noires et grises d’où pas une larme ne jaillit
.
Je ne suis qu’un inconnu de plus à ton carnet de bal
Je demeure muet sur le seuil de ma demeure
A attendre ta voix comme un phare sur le cap de mes songes
.
Manosque, 9 janvier 2011
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