En l’espace d’un an les cas d’agression et de vol à main armée se sont multipliés dans la ville de Douala.
La question tire toute sa pertinence et son intérêt de la fréquence des vols et autres agressions perpétrés dans la ville, capitale économique du Cameroun.
En effet il n’est plus possible de circuler sans risques dans certains quartiers de la ville. Pour cause la forte probabilité de se voir agresser et dépouiller de ses biens même en pleine journée.
A titre d’illustration, le 12 janvier dernier, un malfrat a arraché le sac à main d’une dame en plein carrefour "pendaison" situé à quelques mètres de l’université de Douala.
Ce jour les populations du coin ont pensé que, comme à l’accoutumée, la journée devrait s’achever sans incident majeur et que le lendemain n’aurait pas au menu d'autres commentaires que les ordinaires faits divers.
Mais c’était sans tenir compte de la malhonnêteté de certains Camerounais véreux qui ont résolument choisi de gagner leur vie à la sueur du front des autres.
En effet aux environs de 21h30, Marlyse Bella qui traversait ce carrefour en provenance de Ndogbong et en direction de Ndokotti va pousser un violent cri à la suite duquel tout le monde va se rendre compte de ce qui venait de se produire : Son sac à main contenant ses pièces d’identité, son téléphone portable, la somme de 200.000 francs CFA et des effets divers vient d’être arraché par un malfrat avec une vitesse d’exécution supersonique.
Le prompte secours de quelques personnes présentes sur le lieu n’ayant rien pu faire pour arrêter ce disciple de Lucifer, il ne restait plus à l’infortunée que ses yeux pour pleurer, sa bouche pour invoquer le secours de son bon Dieu et quelques âmes sensibles pour lui adresser des mots de consolation en guise de compensation et de réconfort.
Loin d’être un fait unique en son genre, cet évènement isolé démontre avec pertinence la gravité du danger qui plane sur les populations de Douala.
Face à cette situation, la réaction certes prompte des pouvoirs publics reste d’une efficacité relative.
"A notre niveau nous prenons toutes les dispositions pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ; des équipes de patrouille mixte circulent nuits et jours pour traquer ces délinquants. Un des choses que nous déplorons c’est la complicité naïve des populations qui vivent avec ces bandits et ne les dénoncent pas. Elles achètent par ailleurs les objets volés par ces brigands", nous a confié l’inspecteur de police MPECK MARIE LOUISE en service au commissariat du 4e arrondissement de la ville de Douala.
"Sur haute directive du délégué général à la sûreté nationale nous envisageons des mesures de riposte qui pour le moment restent sécrètes, notre police se veut être de proximité et l’ordre règnera". renchérit-elle.
Rappelons que ce phénomène n’est pas nouveau dans la ville de douala. En 2000 déjà la recrudescence de tels actes dans la ville avait conduit le chef de l’Etat Paul Biya à créer un "commandement opérationnel" coordonné par le général Philippe MPAY.
Mais le bilan de ce commandement fût diversement apprécié. Même si aujourd’hui on s’accorde sur le fait que celui-ci avait considérablement contribué à réduire le phénomène, beaucoup d’observateurs estiment également très négatif son bilan en matière de respect des droits de l’homme.
Pour preuve souvenons-nous de la fameuse "affaire des neufs disparus de Bépanda" qui jusqu’à aujourd’hui n’a jamais été élucidée.
En effet, courant mai 2000, accusés de vol d’une bouteille de gaz domestique appartenant à leur voisine, neuf jeunes Camerounais avaient été nuitamment arrêtés par les éléments des forces de l’ordre du quartier Bépanda (Douala). Sans jugement préalable ils auraient, selon les organisations de défense des droits de l’Homme, fait l’objet d’exécutions sommaires et leurs dépouilles mortelles restent introuvables.
Malgré les affirmations du gouvernement selon lesquelles il n’y aurait pas eu d’exécutions sommaires bien que les neuf restent introuvables, les débats au sujet de cette affaire continuent d’alimenter les chaumières.
Mais en attendant d’y voir plus clair, la sécurité des personnes et de leurs biens doit de nouveau être assurée aujourd’hui à Douala.
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Martin Kouonedji, le 13/02/2011