Écrit par Camerounactu
Dimanche, 13 Février 2011 07:59
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Ils ont tenté d'empêcher la validation politique de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, amenant le Premier ministre à mettre sur pied un comité ad hoc pour amender le document dont la mise en œuvre était sensée débuter dès le 1er janvier 2011.
L'image est loin d'être anodine ce mardi 8 février 2011. Le ministre des Finances Essimi Menye, le président du comité multi bailleurs Thierry Mertens et Mamy Raboanarijoana conseiller Technique au
projet Choc (Changer d'habitude s'opposer à la corruption), discutant de longues minutes durant au hall du 6e étage de l'immeuble Etoile, au sortir de la 4e session du comité de pilotage du projet Choc. Laquelle session avait comme premier point à l'ordre du jour « la validation politique du document de Stratégie de lutte contre la corruption (Snlcc) ».
Faute de s'être fait pleinement entendre à l'intérieur, Essimi Menye essaye de convaincre le partenaire technique de la Conac et le principal bailleur de fond de l'élaboration de cette stratégie de ce que, le diagnostic de la corruption tel que présenté dans ce document est exagéré.
Pour le Minfi, certaines pratiques et faits de corruption contenus dans le diagnostic de la Conac, relèvent du passé. « Ils ont déjà été combattus et n'existent plus ». Une position soutenue de l'aveu même du vice – président de la Conac par trois ministres qu'il n'a pas voulu citer.
Autre désaccord entre le ministre des Finances et la Conac, l'indice de perception de la corruption dans le secteur des finances (Douanes, Impôts, Trésor). L'intensité de la corruption dans les finances est de 7,6 sur une échelle de 10, au sortir de l'atelier sectoriel de l'élaboration de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption. L'indice est jugé surréaliste et pourrait non seulement porté atteinte à l'image de son ministère mais également laisser croire qu'aucune action n'a été entreprise contre la corruption depuis son arrivée au ministère des Finances.
Face à ces remarques, le Premier ministre, président du comité de pilotage du projet Choc, à créer un comité ad hoc piloté par le secrétaire général des Services de la Primature, Jules Doret Ndongo pour « amender le document ».
A la Conac on parle plutôt d'« ajout ». Au cours d'un point de presse ce mercredi 9 février, le vice président de la Conac le révérend Dieudonné Massi Gams a indiqué que sur « à peu près 20 ministres seuls trois ont émis des idées ». Insuffisant pour remettre en cause la totalité d'un travail fait par environ 800 personnes recrutées dans toutes les strates de la société.
Pour la Commission nationale anti-corruption, le document tel que présenté à la primature et validé sous réserve de ces « ajouts » mardi, s'impose désormais à tous.
D'ailleurs « le chef du gouvernement a invité les chefs des départements ministériels à ne pas enfermer la Stratégie dans les tiroirs, et à mobiliser effectivement les moyens pour sa mise en œuvre », a dit Massi Gams dans sa déclaration.
Le Premier ministre sera – il suivi ? Rien n'est moins sûr, surtout quand on sait que se sont ces membres du gouvernement et autres hauts cadres de l'administration qui sont visés par les actions stratégiques de lutte contre la corruption à mettre en œuvre.
Petit espoir cependant, la Conac qui a tenu à rappeler qu'elle est « un organisme public indépendant (...) placé sous l'autorité direct du Président de la République », a promis d'y veiller à travers notamment l'évaluation régulière de la mise en œuvre de ces actions.