Cette nuit malgré la
porte bien fermée un fantôme est entré.Sa longue silhouette nonchalante et solitaire marchait sur le sable d'une plage "se promenant en moi
comme dans son appartement"(merci Baudelaire)sans laisser la trace de son pas. M'apparut une femme sans bagage et
sans visage à qui la mer servait de fond de teint avec en guise de bijou pectoral une montre molle en pendentif sur son buste
qui n’aimait pas la pesanteur. La couleur me faisait penser à
la méditerranée plutôt qu'à l'océan et nous étions, l'inconnue et
moi, devant un bras de mer qui formait une lagune tandis que nous rions
accoudée à la balustrade d’un balcon sans plancher posé sur la mer. Elle me
parlait et je savourais le sel de son esprit corrodant mon cœur. Plus loin le
squelette d'un navire échoué qui ne prendrait plus jamais la mer reposait sur
sa quille en forme de sablier.
M'approchant je vis son nom dévorés de rouille: "Alex C." et en
dessous, son port d'attache: "Bordeaux".Ronronette se mit à
miauler et je m’éveillai un instant.Le paysage changea. J’étais
à nouveau dans la chambre où je me vis endormi dans la pièce devenue une impasse. Des couples
formés par des questions et des réponses dansaient une valse de Vienne sur le tempo de quand certains doutes d'eux viennent* des certitudes
aléatoires en attente de mise à jour empilées au bas du mur.D’un placard un cadavre
est sorti. Je reconnu la statue de plâtre que nous avions sur le bureau. Elle s’est
redressée et sa stature atteignait le plafond. Venue* de Milo, un cadeau de la tante à Sion, telle
la Vénus d’Ille qui hanta Mérimée elle était sans tête et avait de l’orgueil
comme une victoire à Samothrace remportée dans une douce lumière.« - les portes
fermées sont des forteresses vides me dit-elle me renvoyant à ma vulnérabilité. Son haleine était comme un
souffle chaud. « On
se réveille toujours en voulant continuer le rêve » ajouta-t-elle. - Il est trop tard, la rouille a commencé son œuvre !- Reprends la mer m'ordonna-t-elle.- ce n’est pas l’homme
qui prends la mer mais elle qui le prend, tac-au taqué-je.» Ronronette prés de moi s’étirait
et réclamait ma caresse d’un impérieux coup de tête.Je me suis réveillé. J’ai descendu l’escalier
qui conduit vers la salle de bain. Nu, arcbouté sur le bord du lavabo tandis
que l’eau coulait, la vapeur envahissait le miroir, je pris dans mes deux mains
en coquille de l’eau pour retirer la nuit de mon visage et désembuer la glace avec
mes mains encore humides. Un traitre me regardait fixement.Pourquoi il y a-t-il toujours
un miroir ? Alex C. "Les passantes" Mimizan le 11/02/2011*allons un petit effort. *je sais:devinrent, mais ça l' fait pas! *trop drôle! vous aimerez aussi::http://dusportmaispasque.blogspot.com/2011/02/pour-resister-lattrait-de-guenievre.html