Manchester est et sera toujours rouge. En venant à bout des citizens, les Red Devils repoussent ceux-ci à huit unités, un fossé. Nos voisins bruyants peuvent dire au revoir au titre.
Et pourtant, les citizens sont en progrès, c'est un constat évident. Les deux équipes débutèrent la rencontre en mode petit bras, en alignant chacune un 4-5-1 bien solide nous promettant une bataille musclée au milieu du terrain. Une bataille qui tourna vite à l'avantage de Shitty, plus mordant et volontaire que United lors de la première demi-heure, où les visiteurs proposaient quelques combinaisons au sol très efficaces, dont une que Silva aurait dû convertir dès la 4ème minute. Sir Alex avait donc décidé de jouer la carte de la prudence en laissant une nouvelle fois Rooney seul en pointe, orphelin de Berbatov, sur le banc. Le milieu de terrain était composé de Fletcher, Scholes et Anderson, avec Giggs et Nani sur les flancs. En défense, Smalling prenait comme prévu la place de Ferdinand aux côtés de Vidic. Le grand O'Shea, plus défensif, était préféré à Rafael et Evra tenait son poste à gauche. L'excellent Van der Sar comme habituel dernier rempart.
United fut donc dominé en début de match, mais pas outrageusement non plus. Plus les minutes s'égrainaient, et plus les Red Devils prenaient confiance. Rooney ne bénéficiant toutefois que de très peu de ballons exploitables, ce sont Fletcher, sur une belle tête, mais surtout Nani à plusieurs reprises qui se chargeaient d'alerter Joe Hart. Ce même Nani qui eut la bonne idée à la 41ème minute de réveiller un Old Trafford timoré, comme ses joueurs. Sur un dégagement de Van der Sar (remember Villa ?), Rooney effleurait à peine le ballon mais Giggs suivait dans son dos pour délivrer une passe en un temps dont il a le secret vers le portugais qui contrôlait parfaitement avant de tromper Hart. 1-0. En deux passes United a remonté tout le terrain et réussi à faire ce que City tentait de réaliser depuis 40 minutes.
Une pirouette de Luis Nani et quelques intrusions supplémentaires dans le camp d'un City visiblement assommé par ce but, contrairement au public qui donnait enfin de la voix, et monsieur Marriner de siffler la mi-temps. A la reprise, City sera encore l'équipe la plus entreprenante mais butera sur une défense solide de United, où a excellé Smalling tout l'après-midi. Rooney aura tout de même l'occasion de faire le break mais Vincent Kompany, lui aussi impérial, taclait parfaitement le ballon dans son rectangle (57ème). Il était temps pour Mancini de sortir d'autres cartes de sa belle écharpe... Wright-Philips (52ème) et Dzeko (60ème) faisaient leur entrée à la place de Kolarov et Milner. Pari gagnant puisque les citizens égaliseront dans la foulée, à la 65ème minute. Wright-Philips débordait à droite et centrait en retrait pour Dzeko dont le tir non cadré ricochait sur le dos de Silva pour terminer dans les filets. 1-1, but de cocu, mais pas volé, soyons honnêtes.
Sir Alex continuait de copier son homologue en faisant lui aussi rentrer un second attaquant juste après ce but. Ainsi, Berbatov remplaçait Anderson dès la 67ème minute, le tout sous les chants de nos voisins bruyants. Pas grand chose à se mettre sous la dent non plus lrs de cette seconde période, les deux défenses faisant preuve d'une belle imperméabilité. United semble toutefois reculer de plus en plus et on sent qu'un but est possible de part et d'autre du terrain, sans que les occasions franches ne se multiplient. Non, on se dirige vers un match nul somme toute logique mais pas bon du tout pour le reste de la saison...
Un ange dans le ciel
Et puis, le miracle. LE but de l'année. Et c'est Wayne Rooney qui en sera l'auteur, face à ce club qu'il allait soi-disant rejoindre lors de son pétage de plombs, comme un symbole. Après une mauvaise déviation à l'image de son match très discret, Wazza se rattrapa sur un centre de Nani d'une putain de bicyclette en pleine lucarne. Nous sommes à la 78ème minute et les 75.000 spectateurs d'Old Trafford assistent à l'un de ces rares moments de magie qui fait que chaque penny investi pour pouvoir être là aujourd'hui était bien investi. Un chef d'oeuvre que l'artiste lui-même avait peine à croire. Dans la liesse qu'un tel but peut provoquer, Wayne stoppa sa course, bomba le torse, écarta les bras et releva fièrement le menton dans une posture cantonesque déjà mythique. C'est 2-1.
Michael Owen, le héro de la saison dernière, savait parfaitement ce que ressentait son coéquipier. Peut-être est-ce le fait d'avoir vu Owen s'échauffer qui réveilla le génie en Rooney... C'est finalement Carrick qui montera sur le terrain à la place de Scholes, pour l'anecdote. La perle de Wayne a semble-t-il coupé les jambes des citizens, qui ne reviendront jamais. Giggs fera jouer son expérience pour gagner de précieuses secondes et conserver le ballon, en fin de partie.
Une fois de plus, United remporte les trois points sans hausser son niveau de jeu. Cette victoire n'est certes pas volée, mais sans ce miracle de volée parfaite made in Rooney, nous aurions plus que probablement abandonné deux nouveaux points cruciaux dans la course au titre. Avec des "si", Ci-ty serait champion, me direz-vous ! Dès lors, ne boudons pas notre plaisir et savourons cette victoire en nous attardant sur les satisfactions de cette rencontre très intense. Notre défense, malmenée, a été très solide. J'avoue avoir eu quelques craintes en apprenant que Ferdinand serait absent, remplacé par Smalling, mais le jeune anglais a été aussi bon que Vidic, c'est dire, et a fait preuve d'un calme étonnant au vu de la pression que génère une telle affiche. Une autre inquiétude fut la présence d'O'Shea dans le onze de départ, préféré à un Rafael que Sir Alex aura peut-être jugé trop enthousiaste pour une rencontre de ce type. Je suis rarement tendre avec l'irlandais mais il a fait un match très correct. Preuve que United a eu du mal, la discrétion de Paul Scholes, symptôme d'un United peu conquérant. On aura par contre apprécié la perf de Fletcher, toujours aussi travailleur et plus à son aise que ces dernières semaines ballon au pied. Enfin, il nous faut souligner le très bon match de nos deux flancs. Giggs, sur la gauche, a régulièrement apporté le danger devant tout en assurant le travail défensif. Nani a une fois de plus confirmé qu'il était un joueur très important pour United avec un but et une passe décisive supplémentaires, et de nombreux dribbles réussis, centres et tirs, moins réussis. Il ne lui manque décidément pas grand chose pour tutoyer Ronaldo, un cerveau, peut-être...
Si le match aller fut d'un ennui mortel, ce retour à OT, s'il ne fut pas exceptionnel, nous offra un tout autre spectacle entre deux prétendants au titre. Une intensité durant 95 minutes que les équipes espagnoles auraient bien du mal à gérer. Beaucoup de duels et une débauche d'efforts remarquable. Il faudra de plus en plus compter avec ces enfoirés de City, mais finalement, n'est-ce pas mieux ainsi ? Même si une victoire face à nos frères ennemis sera toujours et quoi qu'il arrive un kiff total, les vaincre lorsqu'ils campent à la troisième place n'est-il pas encore plus jouissif ?
Prochaine rencontre mardi prochain en Cup face à Crawley, avant le déplacement à Marseille. Espérons que ce but dont je ne me remets toujours pas soit le vrai déclic pour Rooney, qui a fait un pas de plus vers la rédemption cette après-midi en s'envolant dans les airs tel un ange, un ange de la mort pour City.
Ah, et pour finir, je voudrais signaler que la fête est encore plus belle puisque c'est la première fois depuis la création de ce blog que je fais un prono exact ! Champagne !
United : Van der Sar, O'Shea, Smalling, Vidic, Evra, Nani, Fletcher, Scholes (Carrick), Anderson (Berbatov), Giggs, Rooney.
Pas utilisés : Lindegaard, Brown, Rafael, Owen, Hernandez.
Homme du match : le but de Wayne mérite à lui seul tous les honneurs, mais comme il recevra déjà le prix du plus beau but de la saison, je me tournerai vers d'autres joueurs, plus influents sur l'ensemble de la rencontre. Ainsi, Nani et Giggs méritent le prix du jury pour leur activité incessante. Ils ont été les seuls à tenter de bousculer l'arrière-garde bleu ciel. Mais c'est le jeune Smalling qui a particulièrement retenu mon attention. Pour ce qui devait être le plus gros match de sa jeune carrière, le défenseur central a été irréprochable. Il a intercepté un paquet de ballons, a soigné sa relance et fait preuve d'un calme exceptionnel, même lorsqu'il était pressé. Bien joué Chris !
Il serait criminel de ma part de ne pas proposer à ceux qui n'ont pas encore eu la chance de voir le but de Rooney de réparer cette erreur :
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