Dans un premier temps, je ne voulais pas répondre à cette chaîne, que je trouvais pourtant intéressante. Mais c’est que je ne savais pas trop par quel bout la prendre. Ou plutôt, si, mais elle nécessitait un peu de travail, et comme je suis un gros feignant… voilà quoi. J’avais d’ailleurs déjà lu cette information dans l’Observatoire des inégalités, avant de lire le billet de Gabale, qui est à l’origine de cette chaîne de blogs, et fus ma foi fort satisfait qu’un autre plus rapide (et moins paresseux… ou plus disponible) que moi s’y soit collé, jugeant l’information utile à faire connaître, mais encore sans inspiration sur le sujet.
Par la suite, Stef et Romain Pigenel m’ont inclus dans la chaîne des destinataires, et je ne pouvais donc que plus difficilement y échapper. Quand le devoir m’appelle…
Aujourd’hui que j’ai un peu plus de temps, que mes activités professionnelles et syndicales chargées m’en laissent, j’ai donc décidé de m’atteler à la tâche, ceci d’autant plus que Nicolas a refusé d’y répondre, ce qui m’a donné le déclic nécessaire… Envie de l’emmerder ? … Non, bien plutôt de me différencier, de lui prouver le contraire. Je ne sais pas si j’y arriverai, mais ça vaut le coup d’essayer.
Contrairement à ce qu’il écrit un peu hâtivement, je pense que sur ce thème, la non-représentativité des origines sociales et professionnelles des élus, il y a effectivement du pain sur la planche. Mais le débat n’est pas clos, et des solutions existent.
Tout d’abord, commencer par réfléchir sur le statut des élus, ce vieux serpent de mer que, comme le monstre du Loch Ness, on ne s’est jamais donné la peine d’étudier réellement. Comment voulez vous que des élus de toutes origines, du niveau municipal à celui d’un pays, puissent participer à la vie citoyenne si rien ne les y incite, si la thèse du tous pourris est aussi vivace (qui fait tant la fortune du FN…), comme par hasard, dans les milieux les plus populaires, au point qu’on se demande d’ailleurs à qui cela profite… Je me dis souvent d’ailleurs à ce sujet que si nos élus ne nous conviennent pas, il serait donc judicieux de changer la donne en s’y investissant soi-même pour montrer une autre voie. Sinon, on ne fait que dégueuler, et ça, c’est un peu facile… Plus facile que de tenter de changer le monde.
Et puis, quand on est ouvrier, salarié, ou pire, chômeur, comment s’engager dans la vie politique alors que la préoccupation des besoins fondamentaux se trouve bien plus indispensable à satisfaire ? Vous quitteriez votre boulot, même mal payé, vous, si après votre mandat vous n’étiez pas sûr d ‘en retrouver ? Et puis, ceux et celles qui ont déjà mené un combat politique à quelque niveau que ce soit, savent combien il faut un peu d’argent à investir pour cela… Enfin, j’emploie le terme « investir »… Parfois, à perdre ! Ce qui limite singulièrement les velléités, vous avouerez !
Je suis donc allé voir ce que je pouvais trouver sur la toile à propos du statut de l’élu, histoire de lever ce premier obstacle.
Tout d’abord, je suis tombé sur un texte d’ Olivier Taconet, porte parole du parti radical de gauche de l’Eure, sur ce blog inconnu par chez nous, le café radical. Je reproduis d’ailleurs ses réflexions, tant elles me semblent utiles au débat qui nous occupe ici :
Rappelons que les élus ne sont pas payés, ils ne sont pas rémunérés, ils sont juste indemnisés pour une fonction en principe gratuite… C’est beau comme le plafond de la chapelle Sixtine, mais c’est d’une parfaite hypocrisie.
La décentralisation exige depuis 30 ans une présence et une prise de responsabilités de la part des élus locaux qui n’a plus rien à voir avec l’image de notable des maires de villages. Ils ont pour mission de défendre leur population, de défendre leur ville dans un système complexe d’intervenants et de partenaires publics et privés. Ils sont aussi appelés à répondre devant les tribunaux pour des accidents survenus sur un stade ou lors d’une sortie scolaire.
La prise de risque a un coût. Cela veut dire clairement qu’on doit appeler un chat un chat, une rémunération une rémunération, avec ce que cela implique en terme de sécurité sociale, de chômage et de retraite pour tous ceux qui choisissent de soumettre leur projet politique et social aux suffrages de leurs contemporains.
C’est une réflexion d’ensemble à laquelle la société doit s’atteler et qui est la reconnaissance de son niveau d’exigence vis-à-vis des élus locaux. Le statut de l’élu est aussi le moyen d’éviter que la représentativité politique soit limitée à une écrasante majorité de fonctionnaires, épaulés par quelques avocats ou médecins, gens au demeurant fort sympathiques mais qui ne sauraient représenter l’ensemble de la société. Le pourcentage de maires employés ou cadres du privés est ridicule. La création d’un code de l’élu est une urgence.
J’ajouterai à cela que le statut de l’élu apporterait également une réponse complémentaire à la question si tristement d’actualité des conflits d’intérêts, qui me semble étroitement liéé… j’en parlerai plus tard.
Mais également, autre argument à porter en caution à cette non-représentativité des élus, cette observation de je ne sais plus quel blogueur qui disait en substance : « est-ce que cela est souhaitable ?» (Ndlr : … que toutes les classes sociales soient représentés chez les élus ?), ce qui m’a aussi interpellé car, effectivement, ne verserait-on pas là dans une logique communautariste si chère à nos umpistes de service, qui consisterait à mettre en place des quotas de noirs, de femmes, de « personnes d’origine maghrébine » (beurk : pourquoi pas de portugais, de pieds-noirs, d’asiatiques, etc etc…), de jeunes, de vieux, de riches, de pauvres… Autrement dit : infaisable. Merde. Nicolas a donc en partie raison. Fait lièche !
Tout ceci écrit, je vais en arrêter là, quitte à reprendre cette charmante conversation plus tard. La question de la formation politique de nos concitoyens, de la formation des élus, de la levée d’autres freins à l’accès aux carrières politiques comme la garde d’enfants pour les femmes et des tas d’autres choses auraient pourtant été utiles à l’éclairage du sujet… Mais je sais que les billets trop longs ne sont jamais lus en entier quelle que soit leurs qualité argumentaires, et je laisserai donc le mot de la fin à un certain GdeC, reprenant le commentaire laissé chez ValLeNain :
« Le thème est faussé : je suis cadre, fils de cheminot (qu’on peut apparenter à un ouvrier, non ?), et je me présente : je suis élu : de deux choses l’une : soit je représente les intérêts de ma classe d’origine, soit la mienne…. Soit, ce qui est plus vraisemblable, si je ne suis pas un arriviste, traitre à mes origines (ou qui aurait honte d’elles… post-scriptum) les deux. CQFD… ».
Et je refile le bébé à :
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Bon courage, les blogueux… Yen faut !