Avant son départ précipité de la présidence de son pays, Hosni Moubarak aeu des mots très durs à propos du gouvernement de Barack Obama.
Jeudi dans la journée, la veille de sa démission et de son départ mouvementé du Caire, le président égyptien a appelé l'avocat israélien et membre du parti travailleur Ben-Eliezer, un vieil ami de Moubarak. Ce dernier raconte en détail l'amertume du vieux leader égyptien, à quelques heures d'abdiquer le pouvoir aux militaires: " notre conversation téléphonique a duré 20 minutes. Il m'a dit: tu vois, c'est la fin de "l'ère Moubarak". Il a eu des mots très durs envers les Etats-Unis. Il s'est senti trahi par Obama. Il m'a donné une leçon de démocratie: regarde ce que la démocratie américaine apporte et leur incapacité à s'imposer face à l'Iran, au Hamas, ou à Gaza. Ils sont en train de foutre en l'air le Moyen-Orient."
Moubarak est très remonté contre Obama qu'il estime incompétent, selon Ben-Eliezer: " Il a ajouté: Obama parle de démocratie mais il ne sait même pas de quoi il parle. Le résultat, c'est que l'extremisme va s'imposer et que la région va sombrer dans un Islam radical." Il est vrai que la politique étrangère des Etats-Unis au Moyen-Orient est un échec total: l'Iran a un régime islamique et, le Hamas, considéré par Washington comme un groupe terroriste, a remporté les élections présidentielles de 2006.
Avant de conclure son appel téléphonique, Moubarak a confié son sentiment sur le devenir du Moyen-Orient: " il pense que le mouvement actuel de protestation va se propager sur toute la région. Il m'a dit: je ne serai pas surpris que nous voyons l'extremisme l'emporter. Le moyen-orient va vivre des prochaines semaines dramatiques. Moubarak ne semblait pas avoir envie de quitter son poste. Il m'a répété plusieurs fois: j'ai servi l'Egypte pendant 61 ans. S'ils veulent me mettre dehors, il faudra me tuer!"
L'Egypte a été le premier pays arabe à signer le traité de paix avec Israël en 1979 et a toujours soutenu l'action américaine afin de regler le conflit israélo-palestinien.