Dès le générique, j'ai senti le coup fourré avec « les scènes d'action » qui l'émaillaient. Jean-François Porry a apparemment donné dans le sitcom et refuse de s'y remettre, il a donc décidé de creuser le sillon des « vacances de l'amour » : de l'amour, du sexe (mon dieu...) et beaucoup (trop) d'action (pas d'humour, non, mais il n'y en a jamais eu dans les fictions AB).
Premier plan, l'impression de désastre se poursuit avec José et ses nouveaux cheveux blancs qui débarque sur la péniche de Nicolas, qui a apparemment abandonné son voilier à Love Island au profit d'un autre navire, pour le surprendre avec...une nouvelle venue, qui a déjà du camper les méchantes sexuées dans d'autres fictions de la franchise. Là, c'est le début du drame véritable, puisque JF Porry semble penser que Nicolas est encore un sex-symbol, et il est donc sur chaque plan de la péniche torse nu avec son petit ventre de quadra poilu qui dépasse de son jean un rien trop serré. C'est moche.
Je vous épargne la revue de détails pour survoler en substance le peu que j'ai découvert de l'intrigue.
Bénédicte qui joue toujours merveilleusement bien porte une marinière et a ouvert un bar avec José, toujours aussi coureur, sur le canal où est amarrée la péniche de Nicolas. Elle rencontre une nouvelle protagoniste à accent, enceinte, qui lui narre trop longuement ses déboires sentimentaux. Pendant ce temps là, Nicolas reçoit la visite de Jeanne, qu'il croyait décédée, mais qui en fait exerçait ses talents au péage de nuit de Corbeil Sud, vernie qu'elle était, pardon qui a survécu à son accident d'avion pour se retrouver en prison à la place de son frère. « Tu comprends, il avait des enfants en bas âge ». Ah ben oui, tout s'explique...
Bref, Jeanne, à peine partie, Nicolas constate que des gros bras la coursent, au ralenti bizarrement, ce qui lui permet de s'échapper, mais il est menacé de mort par les vilains.
De son côté, Christian est devenu artiste maudit et boit pour oublier qu'il n'arrive pas à percer dans la musique. Heureusement, il a une petite amie de 20 ans qu'il l'entretient avec son salaire de secrétaire apparemment mais patatra son patron la harcèle sexuellement et manque de la violer. Du coup, au lieu de songer à porter plainte, elle démissionne et trouve un boulot d'entraîneuse dans le cabaret de la copine de Nicolas. Elle a vite rebondi. Quel exemple...
Le pire dans ce résumé qui ne sera pas exhaustif parce que j'ai craqué devant la scène érotico-malsaine où la petite amie de Nicolas oblige la copine de Christian à se déguiser en soubrette sexy, c'est qu'il est rigoureusement authentique.
Je pouvais supporter le côté très, très décalé d'Hélène et les garçons ou du « Miracle de l'amour », mais je n'ai pu encaisser le passage à l'âge adulte malsain de la petite bande avec ses détracteurs obsédés sexuels qui ne pensent qu'à partouzer avec Nicolas, Laly ou José. Je trouve le propos malsain, presque sale et pourtant je suis loin d'être prude. Dans le monde d'AB, une petite nana de 20 ans, secrétaire gagne suffisamment pour entretenir un musicien à la dérive et son patron lui saute dessus en lui disant « j'ai envie de toi » en toute normalité.
En même temps en me relisant, je me demandais à quoi je m'attendais...