“Mais qui aujourd’hui sera juge ? A qui la faute si nous nous renions tous les uns les autres, de qui le mauvais sort qui nous fait, attablés devant une bière, lire comme des sourds, sur les lèvres l’un de l’autre, les mots perdus de fraternité et de solidarité ?”
“C’est nous même qui avons tramé notre destin dans un rêve messianique, suicidaire, des lendemains des travailleurs.”
“Oui, ma poétique est une poétique de policier ; je recueille des faits ; je n’écris pas un livre, je rends témoignage. JE dis que c’est vrai, que c’est bien ainsi que cela s’est passé, je le dis maintenant, ici, où notre vie est au milieu de son chemin, frissonnant dans la fraicheur du même vent de minuit qui sifflait aux oreilles de Dante, lorsqu’il se retrouva seul au sein de l’obscurité et du brouillard.”
Le titre de l’œuvre est inspiré du poème éponyme de Dante Alighieri écrit durant son exil à l’âge de 35 ans entre 1304 et 1321 : “Au milieu du chemin de notre vie/ Je me retrouvai dans une forêt obscure/ Car la voie droite était perdue”.
Témoignage de la vie à cent kilomètres de Prague à Litvinov. Ville paysanne sous le joug allemand devenue une cité industrielle sous Staline où les ouvriers prirent leurs quartiers dans le camp d’internement allemand qui a vu tant de d’hommes détruits ; l’évolution d’un régime politique, de la vie quotidienne, de la consommation, des grandes et petits espoirs.
“La révolution, quant à elle, a voilé ses nudités, elle engraisse et passe des soirées entières devant sa télé.”
Ce cri de liberté des peuples enchaînés aura mis 60 ans pour faire les 1 000 kilomètres le séparant des lecteurs francophones. Le petit monde littéraire français y aura perdu son honneur. Chapeau bas aux Editions Noir sur Blanc et que chacun s’attache à faire connaître Josef Jedlika.
“Je n’ai pas écrit ce livre en vain. Que me voulez-vous ? Qu’ais-je à faire de vous et de votre littérature ? Je ne vous comprends pas et je n’ai rien de commun avec vous. Rien à part le destin. Et je vous ai prédit l’avenir.”
Editions Noir sur Blancà Lausanne, 2011, 207 pages par Erika Abrams