La chute hier de Moubarak est une excellente et magnifique nouvelle. La lutte qui commence aujourd'hui en Algérie, avec la marche contre Bouteflika et son système donne de l'espoir (et des sueurs froides en espérant qu'il n'y ait pas un massacre). La transition tunisienne est rassurante car il semble que le peuple se fasse réellement entendre pour ne pas se voir voler sa révolution.
Néanmoins, même si je suis plus qu'enthousiaste face à ces évènements (malgré les morts), il convient de ne pas penser que la révolution se suffirait à elle même. C'est un moment, un passage obligé, mais elle n'est pas une fin en soi. C'est pour cela que la plus grande prudence doit nous animer quand nous parlons de ces régions. Nous ne devons ni parler au nom de ces peuples, et encore moins leur dire ce qu'ils doivent faire. Mais, par notre soutien affiché, par nos convictions, nous devons être là pour épauler la transition longue qui s'annonce pour eux.
En Egypte, où l'armée reprend la main (mais elle ne l'avait jamais perdue, c'est elle la garante du système Moubarak depuis des années), rien n'est gagné ni joué pour le peuple, bien au contraire. C'est un exemple parmi tant d'autres du fait que oui, nous pouvons être à la fête, mais demain se dessinent d'autres combats, d'autres victoires à glaner, gagner et garder pour ces peuples.
Une chose est certaine : ils nous montrent la voie. Ils nous démontrent à quel point un régime, quel qu'il soit, peut être vaincu par la rage et la détermination d'un peuple. Et ce dans une attitude plus que responsable et digne. Et nous, qu'attendons nous ?