Kaamelott – Saison 6

Alexandre Astier est venu, a vu, a vaincu. Au gré de six saisons de Kaamelott, qui ne sont pas vraiment entières sans une suite prochaine (au cinéma?), Astier a retourné l’écriture de la série à la française, forgeant son propre mythe arthurien et breton. Ne cherchez plus vraiment de lien avec la légende d’origine, on découvre ici un nouvel Arthur. Et si en cinquième année Arthur déprimait sévère (la fin de saison sur sa tentative de suicide – quand même!), la sixième permet essentiellement de découvrir son passé…

… 15 ans avant les évènements de Kaamelott. Comme on le sait, sans l’avoir vu, Arthur a été formé un Rome, dans la légion. L’occasion d’un grand changement de décor donc, alors que rien ne laisse présager de l’avenir royal du troufion de base qu’il était. Sur les manigances d’un sénateur, Arthur (Arthurus?) voit donc ses quelques origines bretonnes mises en avant pour aller nettoyer au nom de César ce pays de crétins qu’est la Bretagne d’alors. On suivra plus ses pérégrinations romaines, entre apprentissage de la civilisation et magouilles en tous genres. Avec un casting tout neuf (Patrick Chesnais, Tchéky Karyo, François Levantal, Emmanuel Meirieu, Philippe Nahon, Manu Payet, Bruno Salomone), et sans oublier quelques rappels du côté breton, Astier façonne son personnage, celui de la fin de Kaamelott. L’idéaliste un peu feignant, qui a juste envie qu’on lui foute la paix (pour rester poli) mais se retrouve malgré lui au centre de bien des convoitises.

Et dans ce grand ensemble, un poil dépressif mais plutôt bien tourné, on ne fera pas le lien entre le personnage et son créateur. Changement de ton, mais aussi de formule. Moins percutante, la saison se décline non plus en épisodes de deux minutes mais en saga constituée d’épisodes à rallonge, des grandes doses diffusées en prime time. Astier s’en accommode volontiers, et son écriture progresse. Tout tend vers la fin de la série à la télévision, avec un dernier épisode au temps de Kaamelott retrouvant Arthur convalescent, voyant les gros boulets autour de lui jouer leurs jeux habituels. Auparavant, on avait appris comment il les avait recruté en arrivant de Rome. L’histoire est en route.. En route vers on ne sait où, car si Astier n’a jamais caché son souhait de réaliser une trilogie de films au cinéma, il n’y est pas encore attelé.

On reste donc sur notre faim. Surtout qu’à trop enfoncer son personnage, Astier s’éloigne drastiquement des premières saisons, perdant sans doute quelques spectateurs en route. On reste pas trop loin pour voir ce qu’il adviendra de Kaamelott, dont l’avenir est en ballotage avant de plus amples nouvelles.

Et c’est pas faux.

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