Jérome Kerviel : L’homme qui a fait perdre 5 milliards à la Société Générale

Publié le 24 janvier 2008 par Plusdebuzz

Le courtier qui a fait perdre 4,9 milliards d’euros à la Société Générale s’appelle Jérôme Kerviel, un jeune homme de 31 ans dont la rémunération n’excédait pas 100.000 euros par an, a-t-on appris de sources concordantes.

Génie informatique pour les uns, être fragile pour les autres, il était employé à la Société Générale depuis 2000.

Né le 11 janvier 1977, il est diplômé de l’Université Lyon II, où il a décroché un master en finance de marché, selon le site internet de l’association des anciens élèves de cette formation.

La banque n’a pas révélé son identité.

Entré à la Société Générale en août 2000 au sein de la division banque d’investissement et de financement (SG CIB), il a d’abord travaillé dans le “middle office” où il acquis la connaissance “aussi intime que perverse” des procédures de contrôle de la banque, a confié Jean-Pierre Mustier, le patron de SG CIB, lors de la conférence de presse des dirigeants jeudi.

En 2005, il passe du côté du “front office”, où il est chargé de “prendre des positions” sur des indices de contrats à terme.

M. Mustier, qui l’a interrogé longuement, est “convaincu” qu’il a agi seul: “compte tenu de la méthode utilisée, il semble impossible qu’il ait agi avec des complices”, selon lui.

“Ses motivations sont incompréhensibles” pour les dirigeants de la banque, précisant qu’il ne s’est apparemment pas enrichi personnellement.

Il a opéré frauduleusement tout au long de l’année 2007, créant un système parallèle indétectable, comme l’explique Daniel Bouton, le PDG de la Société Générale: ce courtier “a construit depuis son poste de travail une entreprise dissimulée à l’intérieur de nos salles de marché” et il a réussi “à chaque fois à cacher ces positions par d’autres positions”.

Le PDG concède son “extraordinaire talent” de dissimulation qui lui permet de “changer ses positions, de les déplacer au fur à mesure des contrôles, car il connaît le calendrier des contrôles”.

La direction des ressources humaines a évoqué auprès des syndicats “un être fragile”, “sans génie particulier”, traversant des “difficultés familiales”, ont-ils rapporté à l’AFP.

La fraude leur a été présentée par la direction comme un “acte de malveillance” et des syndicalistes ont parlé de “suicide professionnel”.

Une plainte a été déposée contre lui, selon la banque, qui dit ignorer totalement où il se trouve à l’heure actuelle.

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