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Un deuxième dictateur a dégagé Au suivant.

Publié le 12 février 2011 par Yasida

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Le cri de révolte du monde arabe

Un deuxième dictateur a dégagé

Au suivant

« Ben Ali dégage, Moubarak dégage ». Ils ont tous les deux dégagé sans demander leur reste. Le mot « dégage » tel employé est devenu très populaire. Comme qui débarrasserait le plancher d’une ordure. « DEGAGE »

La flamme a tourné vers l’Algérie. Cela sera certes plus dur que les deux autres cas précédents car l’armée algérienne est une armée de tueurs froids, sans âme. Mais qui sait.

Il est temps que nous africains du sud fassent aussi le ménage, car cela commence à sentir mauvais, très mauvais même. Des dictateurs comme Abdoulaye Wade, Mugabe, Paul Biya, Sassou NGuesso, Ali Bongo, For Gnassingbé (j’ai honte à la seule évocation du nom Laurent Gbabgo), etc., n’honorent pas l’Afrique noire. ATT devrait aussi penser à rembourser avant 2012 nos milliards qu’il a volés et attestés dans les rapports de son institution du VGAL.

La jeunesse malienne a les mêmes frustrations et les mêmes préoccupations que les tunisiens et les égyptiens, à savoir le manque d’emploi, la précarité de la vie, le manque d’éducation ou une éducation scolaire et université bradée, la corruption du système, l’impunité, l’arrogance et le mépris de cette kleptocratie envers le peuple. Elle est aussi pleine d’énergie et de créativité que la jeuneuse de ces pays. Sur ce plan, elle n’a rien à envier à personne.

Seulement, elle a eu toujours besoin d’organisation syndicale, scolaire, estudiantine, politique ou religieuse pour agir comme l’atteste les révoltes scolaires et estudiantines des années 80, les événements de mars 1991 et les dernières manifestations malheureuses des mosquées contre le droit des enfants mal nés communément appelés chez nous des "bâtards". C’est ainsi qu’elle est arrivée à bout d’une des dictatures les plus impitoyables d’Afrique et de son armée qui a duré 23 ans.

Contrairement à la jeunesse des pays nordiques cités qui a accès, même dans sa pauvreté, aux moyens de communication et d’information modernes comme le Net et le téléphone portable, notre jeunesse dans sa grande majorité est démunie de tout. Elle n’a donc pas accès à ces voies modernes d’informations et d’auto-organisation qui sont les réseaux sociaux comme Facebook.

Mais comme disait Moussa Traoré qui l’a appris à ses dépends que le malien avait du ressort, ces Messieurs peuvent toujours continuer à voler impunément les biens du peuple et à le narguer, il suffira d’une petite étincelle...

Kamano

ENTRE_LES_FEMMES

Photo : Abass Adondo

LA REVOLUTION EST UN LONG FIL

La révolution est un long fil.

Il est facile de le rompre

Mais difficile de l'étirer.

Nous recousons le désert,

Le vaste désert.

Nous y raccommodons les déchirures

De la haine et du racisme.

Je suis dans le désert assoiffé,

Je suis debout,

Je tangue parmi mes frères

Qui empêchent l'entente.

Nous habitons la vallée,

Mes frères et moi.

Ma main saigne,

Mon eau est au creux d'un rocher.

KiDOU

SI UNE NATION A DÉCIDÉ DE S'AIMER

Si une nation a décidé de s'aimer,

elle renaîtra

même dans la souffrance

et dans la famine.

 La trahison est devenue un coup mortel

qui blesse celui à qui tu le donnes

et elle n'a pas de remède

et elle ne guérit pas

sauf si d'elle même elle se lassa.

 Au nom de la divinité,

Mes frères !

S'il n'y a plus d'amour

Que vaut la vie

en ce bas-monde ?

Tu as un ami,

tu le connais bien,

vous partagez la fraîcheur

d'une même ombre

jusqu'au jour où tu te réveilles

et le voilà qui te vise de l'autre bord.

Époque de piètre amour,

que sans aucun doute

ni Dieu ni le monde

ne désagrègeront.

J'habite sous les rochers,

Ma main,

fondue sur la gâchette,

Mon eau,

au creux d'un rocher

Ghabdallah ag Khassan

Hawad et Hélène Claudot-Hawad

Poèmes publiés dans « Tourne-tête, le pays déchiqueté  »

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Le vent de la libeté ...

Rhissa Rhossey

2011, année pas comme les autres

En tous cas, du côté du Maghreb.

Elle bouleverse des régimes, change la routine, installe un ordre nouveau. Si je ne me trompe pas, c'est bien Paul Valéry qui a dit un jour ceci :

" Sur cette terre, il faut craindre deux choses : l'ordre et le désordre "

Cela est parfaitement juste et vérifiable.

Prenons l'exemple de l'ordre :

Au Niger pendant les années Kountché l'ordre était omniprésent. C'était, surtout vers sa fin, un régime policier. On ne compte plus le nombre d'espions infiltrés, les polices politiques, la sécurité parallèle. Tout cela n'a qu'un seul et unique but informer Kountché en temps réel sur tout ce qui bouge.

Sur l'étendue du territoire national, on raconte même une histoire - vraie ou fausse - mais qui illustre parfaitement l'état d'esprit de l'époque :

Très tôt le matin, Kountché câble à un chef de poste, à l'intérieur du pays.

"  Enfin, dit-il, elle est là, cette pluie " 

Le chef de poste, pas encore réveillé :

"  Non, Mon Président, pas encore "

Or, il avait plu dans la nuit. Comme le chef de poste dormait à l'intérieur, il ne s'en était pas aperçu. Dans la nuit, Kountché avait été informé par un agent de renseignement local.

Cela, pour vous dire que tout pouvoir longuement établi n'ayant pas d'instances démocratiques comme garde-fou peu aller très loin, dans la bêtise et la terreur.

Cet ordre n'a pas sauver Kountché des attaques rebelles Tchinta en 1985 et des coups de palais Bonkano en octobre 1983.

D'ailleurs, plus l'oppression et la dictature perdurent dans le temps plus violente sera l'implosion populaire.

Ce que les pays arabes sont en train de vivre aujourd'hui, l'Afrique, au sud du Sahara, l'a connu avec ferveur dans les années 1990.

C'était le même déchaînement des masses populaires réclamant la démocratie.

Mais avec l'échec de ces démocraties, il n'est pas exclu que la belle et prometteuse jeunesse africaine ne s'éveille à nouveau, et je sais que l'ouragan de sa colère, le souffle ardent de son cœur emporteront  les Mensonges érigés en Vérités.

Et les mauvaises pratiques, les voleurs officiels, le clientélisme, le tribalisme, ma famille, mon village, iront droit dans les égouts.

Ce phénomène qui ébranle les états arabes est un processus normal inscrit dans l'ordre du Temps.

S'y opposer est une folie, une folie suicidaire.

Zine l'a compris.

Certains parlent de départ prématuré.

Zine est là depuis 20 ans et vous nous parlez de « prématuré »

Dès qu'un régime dépasse sept ans, il devient suspect et s'érige en système.

Et vous connaissez mieux que moi, les systèmes, les sectes, les ordres : la Gestapo, le Reich, l'apartheid ...  Ce ne sont pas des anges.

Feu Beignou Beidou, préfet à Agadez, dans le temps aimait à dire :

" Quand la barbe de ton frère brûle, arrose la tienne "

Dans le contexte actuel des états arabes en ébullition la formule s'applique à merveille.

On le sait, on le sent, tous les régimes de dictature et d'oppression rétrograde sont appelés à s'éclipser tout bonnement. Les temps changent, il faut le comprendre, c'est d'une grande sagesse.

Moussa ag Amastanedisait avec fierté aux Français, et cela après sa défaite :

" Un bras que tu ne peux couper, baise-le "

La Tunisie, la Libye, l'Égypte, l'Algérie, l'empire chérifien, la Mauritanie, sont des grandes, très grandes nations par leur Culture, leur Histoire, leurs positions stratégiques mondiales, mais pour être en harmonie avec l'époque, elles doivent comprendre que les jeunes de FaceBook vont plus vite que les caravanes de leurs ancêtres et que les dunes ne protègent plus de rien.

En conclusion, je dédie cette modeste contribution à quelqu'un que j'aime beaucoup, comme un père.

Quelqu'un dont les ' Ce que je crois "  ont bercé mon enfance Béchir ben Yahmed un très grand homme, à l'image de Césaire, une conscience pour l'humanité.

Rhissa Rhossey

Tchirozérine, le 13/02/2011


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