a vulgarisation, selon Baudoin Jurdant, est aussi une opération médiatique réalisée par la communauté scientifique qui vise à convaincre le « grand public » de la réalité de ses dires. Le savoir produit par les scientifiques reflète t’il au mieux la « réalité » ou non n’est pas là une question très importante : cette entreprise de communication qu’est la vulgarisation n’a pour seul but que de convaincre que le savoir, c’est la réalité. Et on peut dire que le vulgarisateur porte la bonne nouvelle, quelle qu’elle soit.
Quand l’art tente un rapprochement avec les sciences, je ne suis que rarement d’accord avec mes lecteurs, elle ne fait que se tromper. La Science n’est pas l’Art, Jean-Marc Levi-Leblond le prouve. Un nouveau billet paraîtra su ce sujet mais il est assez long car il me plonge dans des pistes de réflexions queje n’avais pas encore explorées : j’y reviendrai quand j’y aurai mis bon ordre. Mais que se passe-t’il lorsque l’art s’empare de la vulgarisation ? Elle critique avec bonheur ce rôle de propagande scientifique.
C’est furieusement le cas de ce très beau et très dérangeant film de l’atelier Telegraphics (Antoine Delacharlery // Léopold Parent // Lena Schneider // Thomas Thibault, de SupInfoCom de où ?). Lorsque la réalité est scientifiquement contrôlée, le rapport au média et à la représentation devient une horreur qu’il faudrait combattre à tout prix. Peut-être les réalisateurs de ce film pensent-ils que c’est la science elle-même qui contrôle la réalité. Je les rassure : las science n’est pas celà, elle ne tente que de représenter des choses qui existent. Part contre, ce rêve de réalité créée provient bien d’une propagande, celle de la vulgarisation.
Auteurs, si vous ne voulez pas que je diffuse votre film, faites m’en part immédiatement. J’ai bien trouvé le teaser de votre film, mais c’était largement insuffisant pour mon propos.