Dans une manifestation parisienne fêtant le départ de Moubarak une militante fait notamment référence à la situation gabonaise. Elle dénonce la dynastie Bongo qui ne veut pas jouer la partition de la démocratie. Une démocratie qui n'est pas considérée comme "la voie du paradis" par l'un des manifestants mais plutôt comme la voie sinueuse mais passionnante de la "responsabilité d'un peuple".
La 5 février dernier, Bruno Ben Moubamba, membre de l'Union Nationale au Gabon, tenait une manifestation à Paris-Bastille en compagnie des communautés malgaches et gabonaises. Il a froidement mis en garde la politique étrangère de la France en Afrique qui selon lui joue actuellement contre son camp et celui des jeunes générations africaines. Pour l'homme politique gabonais, la France, en refusant pour le moment de s'associer à l'émergence d'une plus grande transparence dans plusieurs pays d'Afrique, est en train de se couper d'une partie de l'Afrique francophone.
Ce qui serait une "erreur" stratégique majeure pour l'avenir d'une relation privilégiée entre l'Europe et l'Afrique au XXIème siècle".
Toute ma jeunesse, l'on m'a expliqué que la grandeur de la France résidait non pas dans la "pureté" de son action vis-à-vis de l'Histoire mais dans sa capacité merveilleuse à se faire la voix des "sans-voix". Force est de constater que bon nombre d'Africains aspirent à ce que leurs paroles de liberté soient relayées par une puissance mondiale dans le concert des nations.
Bruno Ben Moubamba met enfin en garde contre les politiques étrangères à géométries variables qui deviennent illisibles et peut-être insultantes pour certains peuples. Les africains devraient reconnaître dans le message français les notes d'une espérance démocratique pour tous les africains, de l'Egypte à Madagascar.
Voici son intervention du 5 février :