Pourquoi dit-on parfois à l'ancienne ""Ah, les Vandales!"", s'agissant des salauds de jeunes qui viennent de vous cramer la bagnole? Ecoutons plutôt!
audio mp3 1'42 minute
Une production de l'Atelier de Création Grand-Est de Radio France. Texte, voix, réal.: Serge Fournel. Coach: Max Chari.
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Evidemment, c’est un peu de ma faute ! C’est moi qui ai fait tomber leurs mobylettes par terre en prenant mon scooter ! Mais est-ce que c’était une raison pour le balancer sur l’abribus ! Franchement ! Moi, je m’en sers pas de l’abribus, mais admettez. C’est que des Vandales !
Mais qu’est-ce que quoi ? Des vandales ? Mais d’où nous vient ce terme qui sent son vieux glaive ensanglanté et son casque à pointe à plein nez ? Est-ce le nom d’un célèbre capitaine germain, ou des Flandres ou de Hollande, qui avait la manie de tout saccager, détruire, dévaster, Van Dalle ! Et qu’après son passage, y avait plus que Dalle !
Mais oui, c’est ça ! Ou bien, s’agit-il des vents d’Arles dans le midi, le Mistral, qui bien énervé, emportait tout sur leur passage et nous décoiffait l’arlésienne ?
Eh bien non, mais prenez quand même une p’tite laine, et suivez-moi !
Gunderic, Geiseiric ou Huneric furent leur roi. Les Vandales, avec un V majuscule, sont un peuple germanique, né au bord de la mer Baltique dès le 1er siècle. Très proches d’autres barbares comme les Goths, ils lancent des attaques à partir de 248, sur les provinces romaines du Danube. Excellents cavaliers, ils vont envahir l’empire romain, la Gaule, l’Espagne et le nord de l’Afrique au Vème siècle. Leur mauvaise réputation vient du pillage qu’ils firent à Rome en 455. Le pape Léon III avait fait promettre au roi des Vandales de ne tuer personne, mais celui-ci avait autorisé ses soldats à piller la ville, ce qu’ils firent pendant quinze jours. Les vandales ne respectaient rien, détachant par exemple le toit d’un des plus grand monuments de Rome, le temple de Jupiter Capitolin, dont les tuiles de bronze étaient dorées à la feuille d’or. Le royaume des Vandales d’Afrique s’éteindra au VIème siècle, les derniers vandales, battus par les byzantins, s’étant réfugiés chez les Berbères.
Or donc... dans de nombreuses langues, le vandale est synonyme de « terreur, destruction aveugle, pillage et saccage ». Vers 1793, l’abbé Grégoire crée le mot vandalisme, pour protester contre la destruction des symboles de la royauté par les révolutionnaires.
Voila ! En un mot comme en cent, c’est ça !