APRES-PLUIE
Sur le sable mouillé apparaissent des idéogrammes,
pattes de mouche ou pattes d’oie. Je regarde en arrière
mais ne vois ni refuges ni asiles pour volatiles.
Sans doute est passé fatigué un canard, estropié peut-être.
Je ne saurais décrypter ce langage
même si j’étais chinois. Un coup de vent va suffire
à l’effacer. I1 n’est pas vrai que la Nature
soit muette. Elle parle à tort et à travers
et notre seul espoir : qu’elle s’occupe
de nous le moins possible.
(Eugenio Montale)