Un bref billet : ainsi donc, ce que je pressentais hier, au risque du ridicule en cas de non-réalisation, s'est réalisé très vite : la foule a gagné et Moubarak est parti.
Ce n'est donc ...
... pas seulement un "mouvement extraordinaire" mais bien de l'histoire, pour répondre à un commentateur de ce matin (que je remercie au passage) : qu'il sache que, très souvent, je m'interroge souvent sur cette distinction entre l'écume des jours (telle vaguelette un peu plus haute que les autres, même si localement elle a du relief) et la grosse vague.
Incontestablement, le départ de Moubarak a une résonance historique. Immédiatement, deux commentaires :
- c'est d'abord une affaire intérieure égyptienne : pour l'Égypte, ce 12 février sera dans l'histoire, au moins du XXI° siècle.
- mais c'est aussi une affaire qui aura des répercussions en dehors : lors de la révolte tunisienne, j'affichais ma prudence au sujet de la possible contagion aux pays voisins. Ce soir, le doute n'est plus permis. Tunisie plus Égypte signifient que ça ne peut pas en rester là. Il ne s'agit pas de savoir quel sera le prochain domino (les paris sont ouverts : Yémen, Jordanie, Algérie, Soudan, ...), mais de comprendre qu'on est en face d'un réveil collectif (arabe, sunnite, proche oriental, ... il reste encore à le qualifier) qui va bouleverser le système régional. Je reviendrai bientôt sur ce bouleversement.
Mais certainement quelque chose se passe en ce moment.
O. Kempf