Jeudi ordinaire.

Publié le 12 février 2011 par Jfa

Jeudi, manifestations respectables, même si elles n’ont pas été massives des magistrats, des enseignants, des hospitaliers. Après les manifestations massives  sur les retraites et ce qu’elles ont coûté aux grévistes (100 € par jour), il ne faut pas s’étonner, malgré la dégradation des conditons de travail actuelles et annoncées, d’une participation très moyenne, notamment des enseignants. Mais on sent que cela bouillonne et que d’autres formes de revendication seraient à envisager.

Jeudi encore, les “reports d’audiences” touchent quasiment tous la tribunaux du pays. On n’a jamais vu un tel divorce entre un pouvoir et une justice qu’il entend mettre au pas. Les appels à la poursuite du mouvement se multiplient. La ploutocratie* entend régner sans partage mais elle va se heurter à des oppositions de plus en plus fortes,  avant que nous puissions la faire “dégager”. Mais il est vrai que, chez N. Sarkozy, tenter de dresser l’opinion contre une de ses catégories est une (sale) habitude qui lui a réussi en 2007.

Jeudi toujours, dans un décor pisseux des années 70, l’émission de propagande, ennuyeux spectacle sur mesure monté par les amis présidentiels de TF1 et son animateur complaisant, les téléspectateurs étaient un peu moins nombreux que la dernière fois. Chez moi, du fait d’un convive masochiste, nous avons dû regarder les 10 premières minutes de ce pensum. Assez pour nous apercevoir que tout était bidonné, que N. Sarkozy connaissait d’avance les questions (sachant, par exemple, que les agresseurs de la pharmacienne des Moulins étaient mineurs) et que, ce qui sera son leitmotiv dans la campagne: “il faut que ça change pour que rien ne change”, commençait déjà à tourner à vide. Un non-évènement qui aura bénéficié, le lendemain, d’une couverture a-minima de la presse écrite.

La presse écrite, hormis le Figaro, est d’ailleurs assez sévère pour ce trucage électoral, cette mascarade où le Président parlait à des invités bien gentils, ayant vraisemblablement bien voté aux dernières présidentielles, ne répondant pas aux questions qui lui déplaisaient, dans un numéro éculé. Cela illustre, une fois de plus, la collusion entre la quasi-totalité des médias télévisuels et le Berlusconi français, prostituées mineures en moins.

Jeudi, enfin, avant-dernier acte d’une tentative, en Egypte, pour que rien ne bouge et que les mêmes restent au pouvoir.

Bref, d’un côté le lisier politicien, de l’autre des mouvements sociaux dans lesquels il faut mettre nos espoirs.

* “J’appelle ploutocratie un état de société où la richesse est le nerf principal des choses, où l’on ne peut rien faire sans être riche, où l’objet principal de l’ambition est de devenir riche, où la capacité et la moralité s’évaluent généralement (et avec plus ou moins de justesse) par la fortune…”. E. Renan.

- Respect et bonne route au peuple égyptien qui, comme le peuple tunisien, s’est débarrassé de son dictateur. Les lendemains ne seront pas faciles, profitons-en pour partager leur joie. Et, au suivant!

- “Le plus gros détenteur de la dette américaine n’est plus la Chine, c’est…”, La Tribune.

- Irlande, Espagne, Portugal… Blog de P. Jorion.

- “Faux diagnostic de Sarkozy, faux remède au chômage”, Déchiffrages.

- “Eléments de langage”, Journal d’un avocat.

- Journalisme, “Pour la révolution, tapez 1″, Totem.

- “Ne pas confondre emprunts toxiques et surendettement ordinaire (Quel rapport y a t’il entre le Tennessee, Levallois-Perret, la Seine-Saint-Denis et Saint-Etienne ?)”, Géographe du monde .

- “Pourquoi Woody Allen (et Carla Bruni) fait-il l’ouverture du Festival de Cannes?”, Slate.fr.

- Aux dernières nouvelles, H. Moubarak ne serait plus à Charm el Cheikh mais se partageant entre Angers et Biarritz, à l’invitation de François Fillon et de MAM qui ont mis un avion à sa disposition.