On ne peut donc qu'applaudir à grands bravos ( et c'est bien ce qui résonne à la fin du spectacle! Une ovation spontanée de l'ensemble du public!) la mise en scène et la scénographie de Fanny et Vincent Molliens car ce cirque est autant un lieu de partage où le public, invité à entrer, se sent immédiatement bien, qu'un spectacle aux plaisirs protéiformes. Il nous amène en voyage avec une troupe de saltimbanques qui se rencontrent, se déchirent, se retrouvent au son de la musique tzigane slave. Les costumes de Violaine Lambert habillent le spectacle d'un délicieux parfum suranné, comme si une carte postale de La Belle Epoque s'éveillait....oui, c'est la vie de bohème qui bat dans les pérégrinations musicales du violoniste Alain Poisot, du contrebassiste Benoît Keller, du batteur percussionniste Christian Millanvois et de l'accordéoniste chanteur Jacky Lignon, c'est la vie de bohème qui respire sous le marcel et le béret de Julien Scholl, c'est la bohème qui rit encore sous le masque de clown de Vincent Molliens. C'est la bohème qui donne à cette compagnie de joyeux lurons cette audacieuse façon de nous montrer le monde qui ne se prive d'aucune liberté...après tout, pourquoi ne pas jouer de la contrebasse la tête à l'envers, utiliser les corps des autres comme des échelles et avoir un dindon pour animal de compagnie!?
Le Chant du Dindon est une invitation à la fantaisie, un décollage immédiat pour la magie. Tout est orchestré pour bercer le spectateur dans l'illusion fabuleuse que tous les rêves sont possibles....les lustres deviennent des compagnons de jeu farceurs, les oiseaux naissent au creux des voiles, les escaliers peuvent être dégringolés à l'envi, les fils sont des routes où l'on peut sautiller...on rêve d'habillages espiègles en épiant Katell le Brenn enfiler ses bas et son boa dans des positions défiant les lois de l'équilibre, on s'imagine des envolées amoureuses acrobatiques avec Luca Forte, l'on se prend à vouloir empiler les chaises pour voir si là-haut on pourrait toucher le ciel comme Bruno Lussier, on croit que l'on oublierait les dépressions passagères perché sur un fil comme Marie Molliens...
La Compagnie Rasposo, il y a longtemps que l'on chuchote que c'est de l'incontournable...et ce Chant du Dindon donne bien raison aux rumeurs....il reste encore quelques places à s'arracher! Courez -y les yeux fermés, IL EST IMPOSSIBLE de sortir déçu(e) de ce spectacle...j'en prends le pari là...A bon entendeur!
Le chant du dindon
Mise en scène: Fanny Molliens
Ecriture: Fanny et Marie Molliens
Scénographie : Vincent Molliens
Création Lumière: Hélène Molliens
Création son: Didier Caron
A Frontignan la Peyrade - Chapiteau ( Montpellier)
Le 11, 12, 13, 15, 16, 18, 19 et 20 février.
Durée: 2h.
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Crédit/Photo: Florence Delahaye