Justified: 2.01 The Moonshine War (Season Premiere)
Raylan Givens is back, and he (still) has a gun! Ah je l'attendais avec impatience ce retour. A vrai dire, avec tellement d'impatience qu'il aurait pu se passer n'importe quoi dans ce season premiere, j'aurais de toute façon été satisfait. Tout ce qui comptait c'était de retrouver cette géniale atmosphère si particulière de western anachronique que la série avait réussi a développer en première saison. Et puis bien sûr, sa belle galerie de personnage écorchés. Et plus particulièrement l'excellent duo de frenemies Raylan/Boyd. Bon, si la présence de ce bon vieux Boyd est assez réduite dans ce premier épisode, on a au moins pu retrouver Ray, au top de sa forme, campé par un Timothy Olyphant qui n'a rien perdu de sa classe et de son excellente nonchalence. Au final, c'est surtout uniquement lui qu'on retrouve véritablement, l'épisode se concentrant sur Raylan plus qu'aucun autre récurrent de la 1ère saison. Une intelligente façon de nous rappeller que c'est lui qui reste la star du show et que même si toute une bande d'autres personnages charismatiques gravtient autour de lui et parviennent parfois à lui piquer la vedette, à l'instar de Boyd en fin de saison 1, ce sera toujours lui le pilier indispensable au bon fonctionnement de la série. On notera tout de même que Rachel, la très discrète Marshall black, bénéficie d'un peu plus d'exposition que les autres récurrents. L'idée est vraisemblablement de rattraper cette saison son inutilité de la saison dernière. Intention louable, pour l'instant plutôt bien appliquée. La série ne fait ainsi pas l'erreur de subitement donner au personnage une énorme importance mais se contente pour commencer de juste lui accorder un peu plus d'attention que d'autres personnages secondaires, ce qui est plus cohérent et permet de subtilement suggérer sa prise d'ampleur à venir.
Au niveau de la construction de l'épisode, il faut distinguer 3 temps. Il y a d'abord les premières minutes où la série a la bonne idée, pour donner une réelle impression de continuité, de reprendre exactement où s'était arrêté la 1ère saison, à savoir suite à la fusillade entre Raylan et les sbires du cartel de Miami, et où elle s'emploie à conclure définitivement tout cet arc sur le cartel développé en saison 1. Une conclusion un peu expéditive et je dirais même facile, qui voit intervenir un des ex-supérieurs de Raylan qui règle vite la situation, mais qui passe quand même grâce au rapide détour par Miami, là où tout avait commencé, qui est une évidente référence au pilot. Dans un deuxième temps, est développé une intrigue de délinquant sexuel de la cambrousse harcelant une jeune fille du coin, sur lequel Raylan et Rachel sont chargés d'enquêter. Sous ses airs d'intrigue anodine stand-alone, qui ne l'empêchent pas d'être très divertissante (on retiendra l'excellent coup de l'essence de Raylan), l'enquête s'avère néanmoins porteuse d'un réel intérêt à long-terme. La série s'en sert ainsi subtilement comme prétexte pour introduire ceux qui seront vraisemblablement les antagonistes principaux de la saison, les terribles Bennets, employeurs du délinquant sexuel. Ils sont menés par, et c'est là sa grande originalité, une matriarche sournoise et autoritaire, parfaitement jouée par Margo Martindale. Entre faux-semblants, coups tordus et affaires glauques, c'est un portrait à la fois fascinant et effrayant qui nous est fait de cet famille. Ce qui la rend d'autant plus pleine de potentiel. Enfin, dans ce qu'on pourrait qualifier d'épilogue de l'épisode, la série revient sur l'état de la relation Raylan/Winona avant de s'achever sur un cliffhanger montrant Boyd s'enterrant dans une mine. Pour la relation Raylan/Winona, pas de nouveauté, ils en sont toujours au même point, mais leur petite scène de sexe reste un moyen amusant de nous rappeler leur situation et de fixer l'enjeu de cette saison pour eux qui sera de savoir si leur retrouvailles peuvent se concrétiser sur le long-terme. Le cliff quant à lui reste le point négatif de cet épisode. Quel en était l'intérêt? La vie de Boyd ne court aucune danger, on le sait très bien, le personnage étant trop important pour que la série s'en sépare. Peut-être le prochain épisode apportera-t-il une explication à cet étrange choix de conclusion.
En conclusion, retour réussi pour Justified. Cette saison 2 commence sous les meilleurs auspices avec une écriture toujours aussi maîtrisée, des
portraits de personnages toujours aussi soignés et authentiques et un Raylan toujours aussi cool en Lucky Luke du XXIème siècle. Coup de cœur de 2010, la série me confirme donc que je n'ai pas
misé sur le mauvais cheval et promet une deuxième saison encore plus fine et dense que la première.