Le paysage télévisuel étant loin d'être resplendissant en ce moment – j'en suis réduite, de mon côté, à regarder « les anges de la télé-réalité » en replay ou à étudier l'idée de manger mes épluchures parce que je regarde occasionnellement « 100% Mag » -, je me sens obligée de regarder la « nouvelle » série du moment diffusée par M6.
Je sais, on en a déjà parlé la semaine dernière, mais décidément à part jouer à « qui et qui », je ne saisis toujours pas bien l'intérêt de « the good wife ».
Julianna Marguiles est superbe, et joue vraiment bien, ce qui est finalement le seul bon point de la série. La pauvre n'est pourtant pas gâtée avec son personnage de super maman et avocate compatissante, qui mène sa croisade personnelle pour venger son honneur bafoué depuis que la terre entière sait qu'elle est cocue. D'autant que dans la série, tout le monde passe son existence à le lui rappeler. Chaque intrigue ou presque est l'occasion d'une super méga catharsis car finalement elle ne croise que des gens infidèles ou maltraités par l'existence, qui passent leur temps à lui signaler qu'ils savent pour elle et que donc ils sont super compatissants ou au contraire qu'ils attendent beaucoup d'elle car entre victimes, on s'entre-aide.
Mais la bonne épouse s'en fout, telle Mylène, elle continue de porter sa croix et aide son prochain.
A la rigueur, je pouvais presque passer l'éponge sur tout cela, mais il a fallu que la « good wife » intervienne sur le sujet que les américains vénèrent dans les séries de prétoire : l'erreur judiciaire avec un pauvre type noir condamné à la chaise électrique peut-être à tort pour un crime qu'il n'a certainement pas commis ou comment se racheter de sa mauvaise conscience d'exécuter encore à tour de bras des pauvres types et de commettre parfois des erreurs judiciaires impensables en montrant dans une série que finalement on est pas si méchants que cela.
La bonne épouse rencontre donc grâce à un dossier amené à son cabinet par l'aide juridictionnelle une autre femme sympa qui croit dur comme fer en l'innocence de son mari, que tout accuse pourtant dans l'assassinat gratuit d'un flic dans une supérette. Son super cabinet d'avocats pourtant pas super démocrate l'autorise à rouvrir l'enquête, comme ça, parce que la dame est sympa et évidemment la bonne épouse démontre, avec l'aide de son infidèle époux, que le flic ripoux a bâclé l'enquête et que le témoin oculaire ne sait pas reconnaître un noir d'un autre noir. Finalement, notre brave type a purgé six ans de taule et manqué de se faire exécuter pour rien. La bonne épouse qui finit par pouvoir prétendre au titre de super héroïne, au terme des trois épisodes diffusés par M6 hier soir, a sauvé trois vies de plus et le téléspectateur est tout ému.
J'avoue, honte sur moi, que j'ai eu du mal à décrocher avant d'être assuré que le coupable accusé à tort serait innocenté. La petite pique finale, où le méchant assistant du procureur attribue ce gros merdouillage judiciaire à son prédécesseur, le vilain époux infidèle, n'a pas suffi, à me dérider. Je ne suis pas sans cœur au point d'avoir souhaité qu'un condamné à mort innocent imaginaire soit exécuté juste pour pouvoir dire au moins une fois que cette série sortait un peu des sentiers battus mais presque...
PS : Sinon, à titre informatif pour M6, si cette série ne fonctionne pas en audience, c'est parce que le téléspectateur est découragé d'avance en découvrant que la soirée compte quatre épisodes. Ma femme, sachant qu'elle ne pourrait pas suivre correctement, a notamment préféré abandonner la Good wife, qui, même si elle n'est pas toujours au top, ne mérite pas ça.