Alors que la consommation de médicaments augmente continuellement en France malgré les programmes d’information initiés par l’Assurance Maladie ainsi que les mutuelles santé, celle-ci provoque de lourdes conséquences sur l’environnement. En effet, une étude récemment menée conjointement par le Ministère de la Santé et l’Afssaps illustre la présence de résidus de médicaments dans l’eau. En ce sens, certains considèrent que ces dérives résultent de l’accès gratuit aux médicaments qui empêcherait les patients d’adopter une démarche raisonnée. A cet égard, il convient effectivement de rappeler que la France se démarque des autres pays à travers le monde en proposant un système de protection sociale très efficace. En outre, les mutuelles santé interviennent à titre complémentaire dans le cadre du remboursements des soins médicaux suivis et des médicaments acquis.
Dès lors concomitamment à la préparation de cette campagne, l’Anses et l’Afssaps ont été saisies par la Direction générale de la santé afin de réaliser l’évaluation des risques sanitaires liés à la présence de résidus de médicaments dans les eaux destinées à la consommation humaine. L’objectif de cette évaluation des risques est d’estimer la pertinence d’intégrer ou non certaines molécules dans le contrôle sanitaire des eaux. L’évaluation des risques sanitaires est particulièrement complexe, notamment en raison des faibles concentrations rencontrées et des effets biologiques variables qu’il faudrait investiguer. Les concentrations trouvées dans les eaux traitées sont 1 000 à 1 million de fois inférieures aux doses utilisées dans le cadre des doses thérapeutiques. En outre, l’Anses et l’Afssaps travaillent à la définition d’une méthodologie générale pour l’évaluation de ces risques. Un premier volet relatif à l’évaluation de l’exposition hydrique a été publié en juin 20109. Les travaux sur la méthodologie globale se poursuivent et leur application est testée sur la carbamazépine, substance la plus fréquemment retrouvée. Une fois la méthodologie générale d’évaluation des risques consolidée, l’évaluation se poursuivra pour certaines molécules-type, quantifiées dans l’eau au cours de cette campagne, utilisées en médecine humaine et/ou vétérinaire.